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 Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]

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MessageSujet: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeMer 25 Aoû - 21:17

    « Journée de merde » songea-t-il avec une moue dégoûtée. Pourtant tout allait relativement bien ce matin là. Les oiseaux chantaient – et il avait manqué d’en dézingué un pour avoir eut le malheur de le réveiller, le soleil brillait – un peu trop fort peut-être mais il n’y pouvait rien non plus, malheureusement. Enfin, une journée normal, avec ses emmerdes habituelles et les problèmes qui allaient avec. Et tel l’asocial qu’il était… Dante considérait tout être humain comme un problème éventuel, peut-être, mais éternel quand même.

    Tout cela avait commencé avec la si douce et si gentille propriétaire. La vieille gâteuse lui avait gentiment apporté un gâteau au poire – il détestait les poires… enfin celles là en particulier – pour lui souhaiter la bienvenue. Evidemment, la sénile avait eut la délicate intention de vouloir lui faire découvrir les alentours, notamment ses voisins… elle avait terminé sa phrase avec une porte en bois fort impersonnelle. Et puis quoi encore ? Elle l’emmerdait alors qu’il était dans sa douche et il devrait la remerciait ? Et ce n’était pas son gâteau aux poires sans doute vieilles de trois semaines qui allait adoucir son humeur massacrante.

    Puis était venu le moment de partir. Parce que, oui, Danao-kun venait juste d’arriver dans son petit cocon d’amour à l’ameublement spartiate, et la logique des choses voulait qu’on remplisse ses placards. Ou qu’on aille bouffer au restaurant du coin. Il était donc en route pour le restaurant du coin, qui se trouvait être une de ces restaurations rapides que l’Amérique avec si gentiment importé… et qui se trouvait être dans le Centre Commercial du coin. Et à côté du magasin de bonbons le plus grand qu’il ait jamais vu. S’il avait été de mauvaise humeur – ce qui n’était évidemment pas le cas (notez bien l’ironie et le sarcasme évidents) – il aurait ronchonné sur le fait que la plus grande tentation du monde n’avait rien à foutre sous son nez. Seulement la perspective de se gaver de sucre jusqu’à s’en exploser la panse avait tendance à lui rendre l’âme aussi douce que celle d’un chaton.

    C’est donc après avoir pris une douche écourtée par une vieille trop gentille pour son propre bien qu’il entreprit de faire son sac. Perspective fort peu réjouissante quand on connaissait sa paranoïa devenue excessive avec ses missions en Afghanistan. Il posa son sac sur le plan de travail de sa cuisine et y fourra quelques barres de céréales énergisantes, une bouteille d’eau sucrée pour l’effort, une gourde d’alcool et quelques pansements à droite à gauche – juste au cas où n’est-ce pas. C’est arrivé à l’étape « rajoutons quelques trucs à bouffer » qu’il interrompit son mouvement. « Minute… mais qu"est-ce que je suis en train de foutre au juste ?! » Un grognement d’exaspération retentit tandis qu’il posait les gâteaux pas nécessairement bons pour le régime. « Je ne pars pas en mission, je ne risque pas de crever la dalle au coin de la rue, pas plus que de recevoir un éclat d’obus… alors qu’est-ce que je suis en train de foutre ? »

    Pourtant la seule idée de sortir de cette pièce sans son nécessaire de survie l’angoissait autant que s’il avait été retenu par un soldait Afghan. Encore que le fait d’être torturé lui foutait moins les boules que de sortir sans le sac qu’il venait de préparer. Un soupire profond lui échappa. Déjà, la veille, il avait eut toutes les peines du monde à s’endormir, et il n’avait réussi à ne dormir que d’une oreille, sursautant et se réveillant au moindre craquement du bois de sa porte, au moindre déplacement de ses voisins du dessus… et tous ces bruits anodins qu’il réapprenait à l’entendre lui faisaient peur. Il aurait presque préféré être sous le feu des tirs ennemis, prêt à crever à la moindre bavure… les explosions, les détonations, tout cela lui était plus familier que ce calme citadin qu’il avait quitté il y avait une éternité lui semblait-il. Cette normalité lui faisait peur, le terrorisait presque. Sa main posée sur la sangle de son sac se referma en un poing tendu… s’il ne prenait pas ce sac, ce n’était pas grave, n’est-ce pas ? Le Japon n’était pas la cible principale des autres, il ne devrait rien avoir à craindre ici. Il inspira profondément, détacha un doigt à la fois de la lanière du sac, s’apprêtant à quitter les lieux en courant et sans se retourner… puis attrapa à pleine main son sac, délaissant ses résolutions et se tira de chez lui en courant, comme pour laisser derrière lui sa honte d’avoir cédé à ses angoisses sans raisons.

    Il traversa la rue, rattrapant le bus avant qu’il ne quitte l’arrêt. Son casque sur les oreilles, il entra dans le centre commercial et se dirigea vers le deuxième étage où il savait trouver le fastfood et son inacceptable magasin de bonbon. Il jeta un coup d’œil rapide vers sa devanture rose bonbon, ses façades colorées pleines de sucre et dégoulinantes de guimauve… et renifla d’un air scandalisé : ce n’était pas humain de mettre une telle débauche de sucre à côté du royaume du gras. Un véritable appel au viol. Commande passée, bouffe avalée tout rond, il passa d’un magasin à un autre et entra dans le sanctuaire du bonbon. Un infime sourire étira ses lèvres… qui s’effaça bien vite lorsqu’il songea qu’on pouvait le voir. Déjà que le grand, le méprisant, le détestable Dante, dans un magasin de bonbon, ça faisait tâche. Et pas qu’un peu. Un froncement de sourcil ennuyé plus tard, il se rendit dans le « rayon » des sucettes… et sentit son cœur de glace fondre comme neige au soleil et voyant toutes ces sucettes de formes et de goûts différents. Des étoiles dans les yeux et se sentant des ailes lui pousser, il en attrapa une bonne trentaine qu’il fourra dans le petit panier rose et décidément bien trop craignos pour son égo.

    C’est une autre trentaine de bonbons plus tard, et son sac en indigestion de sucrerie, qu’il s’approcha de la caisse, la mine renfrognée comme s’il n’avait jamais demandé à venir ici, qu’on lui avait forcé la main en plus de l’avoir menacé de mort s’il ne s’y rendait pas. En gros, qu’il n’était pas content pour un sous de se retrouver entre ces quatre murs… alors qu’en réalité il pleurait d’avance à l’idée de quitter son magasin désormais favoris.


Dernière édition par Dante Sheppard le Lun 30 Aoû - 19:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeMer 25 Aoû - 22:18

    Je suis rentré en ville hier soir, tard dans la nuit, les étoiles brillaient de façon outrageant, me donnant un sentiment de nostalgie. Dans ma jeunesse, celle où je vivais encore en « bon terme » avec mes parents, j’aimais passer des heures à contempler la voûte céleste. Aujourd’hui… Je n’ai plus ni le temps… ne vraiment l’envie. Quoi que ce point est contestable. Je suis certain d’éprouver un plaisir sans faille à la contemplation des ces dieux accrochés dans le noir. N’empêche que hier soir j’étais bien trop fatigué que pour faire quoi que ce soit d’autre que dormir. J’avais entraîné de nouvelles recrues particulièrement peu douées – et surtout très empotées, ne sachant pas se servir de leurs dix doigts- et cela m’avait éreinté. Cela juste avant ma permission.

    Car oui, je suis en permission, pour ça que j’étais entré en ville avec ma moto, dans mon appartement puant le renfermé. J’avais ouvert toutes les fenêtres de ma chambre trop spartiate – je ne vivais là que un ou deux mois par ans, qu’est-ce que j’allais me branler à la décorer ? – avais déposé mon sac et enfin, je m’étais complètement déshabiller pour me rouler en boule sous les couvertures, non sans avoir mit une arme sous mon oreiller, question de prudence oblige. Le lendemain… comme de bien entendu avec toutes les fenêtres ouvertes, je me ramassai un mal de gorge épouvantable. La tête dans le cul –foutus voisins hurlant dans les escaliers à une heure indécente- je sortis du lit, emportant le drap avec moi histoire d’avoir encore chaud. Je me dirigeai dans la salle de bain pour prendre une douche chaude, très chaude voire même bouillante, avant de faire un bon en arrière en tournant les robinets. La tuyauterie faisait en bruit infernal et crachait l’eau par intermittence.

    J’avais oublié qu’après un temps d’inutilisation et d’eau coupée, ça avait tendance à faire ce genre de chose. Je jurai de manière bien peu élégante avant de me décider à quitter mes draps et d’entrer dans la douche qui se calmait doucement mais surement. Je laissai le jet me meurtrir la peau avec délice et sortis de là au moins un quart d’heure plus tard. Il faut avouer que dans la base militaire, l’intimité n’est pas vraiment là et les douches… sont souvent occupées. Rares sont celles qui sont individuelles dans une chambre individuelle. Explication du pourquoi je prenais tout mon temps – et mon pied par la même occasion.- Je me vêtis de ce que je trouvai dans ma commode, c'est-à-dire d’un boxer qui fut jadis noir et d’un pantalon puant la poussière que je secouai avec joie avec l’espoir d’arranger le petit désagrément. Le tee-shirt suivrait, mais plus tard. Ainsi que l’écharpe.

    Je partis en direction de la cuisine avec la conviction que le frigo serait vide ou… Ou que ce qui s’y trouverait, aurait dépassé la date limite depuis belle lurette. Effectivement, il était désespérément vide. Je pris la bouteille de lait et un machin non-identifié qui se trouvait là. La machin en question était un peu dur et un peu mauvais, mais pas vraiment immangeable. –les rations de l’armée n’étaient pas beaucoup meilleures au niveau du goût.- Par contre le lait, rien qu’en l’ouvrant, j’eu un haut le cœur. Je m’attendais à quoi, hmm ? A un miracle sans doute. Rha, c’était à présent du yaourt blanc possédant sans doute quelques poils. Infecte et peu recommandé pour la santé. Direction le placard, dernier salut pour mon estomac criant famine, tel la cigale durant l’hiver. Seulement le placard, à part quelques céréales molles et déjà ouvertes et des pâtes, il n’y avait rien d’autre. –je ne regardais même pas les autres machins en conserve.-

    Je suppose que j’étais condamné à crever la dalle jusqu’à ce que je me bouge le popotin vers le centre commercial. C’est un soupire plus tard que j’étais à nouveau dans ma chambre, complètement vêtu, préparant un sac ou je pourrais mettre mes achats. Bizarrement on pouvait retrouver dans ce sac un miroir, quelques médicaments, un ou deux bandages et d’autres machins inutiles en ville. Seulement l’expérience m’avait enseigné qu’il valait toujours tout prévoir. Mieux valait avoir des choses en surplus que de se retrouver un jour tout bête en se disant « mince, il me manque ça et c’est d’une importance capitale ! » Non mais je dis ça, c’est parce que je m’étais déjà retrouver dans une situation similaire.

    Bref, le sac prêt, une arme a feu coincé dans la ceinture dans le dos –inconfortable mais bien pratique- et un couteau planqué dans ma chaussure, j’étais fin près à sortir. Je pris ma veste et descendis en trombe les escaliers, courant dans les rues comme désireux de faire mon jogging du matin. Ou j’étais pressé de mangé, c’était aussi possible.

    Arrivé devant le centre commercial, je me mis à sourire comme un niais, trop heureux à la pensée de pouvoir remplir mon frigo de choses mangeable. C’est donc le cœur léger que je m’apprêtai à faire mes courses. Une demi-heure plus tard j’avais allégé mon portefeuille et remplis mon sac de choses faciles à cuisiner. Je dois bien avouer que je suis un piètre cuisinier, je sais à peine faire cuire les aliments sans les cramer et les assaisonner de manière à relever un minimum le goût. Je montai jusqu’au dernier étage où, d’après ce que je me souvenais, il y avait un gigantesque magasin de sucrerie. Ça, c’était toujours mieux que les clopes que je prenais de temps à autre. D’ailleurs j’en avais une dans le bec, non allumée bien entendu. Je n’allais pas enfumer le magasin et les gens, c’aurait été un manque de respect.

    Enfin, j’entrai dans le magasin, déambulant dans les rayons, essayant de faire un choix parmi les articles proposés. Depuis que j’étais arrivé au Japon, affecté dans cette base militaire près de cette ville… Chaque fois que j’étais en permission, je me rendais ici. Je n’étais pas un grand fan des bonbons, mais disons que cela faisait parfois du bien de se goinfré de choses sucrées. Et de là où je me trouvais présentement, je pouvais voir la caisse avec les acheteurs. Parmi eux, un homme, sans doute pas beaucoup plus âgé que moi, affichait une mine pour le moins renfrognée. Qu’est-ce qu’il foutait ici s’il n’était pas content d’y être ? Peut-être un enfant qui lui avait cassé les pieds pour avoir sa dose de sucre, et comme bon père de famille, il avait cédé. Je ne pus éviter de faire un magnifique sourire narquois.

    Bon, pas tout ça, mais moi, je devais encore faire mes achats. Une pleine poignée de sucettes, de machins rouge et vert, un truc bleu bizarre et quelques bidules plus tard, j’étais à côté de monsieur je tire la tête. Visiblement la caissière était fort peu douée. Et vu son sourire, elle avait abusée des sucreries sans se laver les dents au moins deux fois par jour. Désolant.
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeJeu 26 Aoû - 20:22

    Patienter à la caisse n’avait jamais été un problème. En dehors des quelques inconvénients parmi lesquels la présence inévitable et massive d’autres êtres humains ainsi que le bruit ambiant, il ne trouvait pas cela trop… chiant. Évidemment, ce n’était pas agréable pour autant, mais il n’en était pas encore à râler comme le vieux sénile derrière lui qui pestait généreusement… et pour une fois, Dante était bien de son avis. La caissière était d’une lenteur exaspérante… si au moins elle avait été agréable à regarder, il n’aurait rien dit… mais il aurait encore préféré passer une après-midi avec sa chère propriétaire plutôt que de reposer ses yeux sur cette dentition fort peu avantageuse, ce visage ingrat et tous les problèmes physiques du genre. En bref ? Il était sur le point de faire bouffer son sac et le tapis roulant avec, à cette empotée molle du bulbe.

    Un grondement exaspéré lui échappa, son froncement de sourcils n’était plus le moins du monde feint, quand à la colère brillante qui luisait dans le fond de ses yeux rouge… elle n’était pas à prendre à la rigolade non plus. Le pli de ses lèvres s’orienta vers le bas dans une moue colérique tandis qu’il croisait les bras, les muscles de ses bras saillants et mis en valeur par un débardeur noir qui ne cachait rien de sa musculature. Depuis son retour, il n’avait pas eu à faire avec une de ses crises de colère habituelles ou à ses envies frénétiques de frapper, de se dépenser… mais il sentait qu’il allait devoir y faire face dans les minutes qui suivraient. Déjà la tension familière dans ses épaules ainsi que son dos qu’il raidissait à mesure que les secondes défilaient. En bref ? Plus le temps passait, plus il se rendait impressionnant et menaçant, tout cela, de manière fort involontaire. Son lourd sac chargé en nécessaire de survie militaire et ses achats posés sur le tapis déroulant, il exposait sans la moindre pudeur sa carrure taillée en V, ses muscles fermes et bien dessinés… quant à sa posture, elle donnerait sans doute à réfléchir à un ours.

    Pour ce jour, il s’était habillé d’un débardeur noir à col montant qui ne cachait strictement rien de son torse taillé pour le combat et pour la survie, d’un jean, noir lui aussi, à coupe droite, d’un keffieh noir et blanc artistiquement enroulé autour de son cou et qui mettait en valeur le noir de ses habits, le hâle léger de sa peau et sa chevelure sombre. Pour toute chaussure, il avait eu la bonne idée – notez bien l’ironie – de mettre des converses noires elles aussi. Si c’était effectivement adapté à la ville, ça ne l’était pas pour la démarche d’un militaire et encore moins approprié pour courir, que ce soit pour rattraper un bus ou pour sauver sa propre vie. En bref ? Il avait la vague impression d’être cruellement exposé à un danger imminent. Parce que ce n’était pas avec ces chaussures en toile qu’il allait pouvoir survivre à la Troisième Guerre Mondiale ou à une Invasion Imminente de… de… Caissières empotées et moches. Il retint difficilement un soupire las et exaspéré et détourna le regard pour sonder le magasin d’un œil alerte. Et qu’est-ce qu’il vit ? Un sale mioche qui le détaillait du regard, une lueur… moqueuse dans le regard. En tout cas, ce n’était pas quelque chose de respectueux ni de très agréable à regarder. Il se raidit, les muscles de ses épaules se contractant jusqu’à devenir durs comme de l’acier, tandis que le rouge sidérant de son regard foudroyait l’imprudent avec une maestria fantastique. Bien entendu, ce n’était pas avec des yeux rouges et un regard noir qu’on pouvait faire fuir un ennemi armé d’un M16… mais il y avait comme une fureur dangereuse qui aurait fait fuir jusqu’au plus hardis des courageux… ou jusqu’au plus stupide des imbéciles.

    La tension de ses épaules ne se retira pas, tandis qu’il restait planter comme un abruti au milieu d’autres vrais abrutis, patientant que cette abrutie finie daigne enfin faire son boulot correctement. D’ici qu’elle en arrive à lui, il risquait sans doute la crise de la quarantaine suivie de la mort par vieillesse… ou alors il s’enracinerait. Dans tous les cas, il ne comprenait décidément pas pourquoi ses compagnons disaient qu’il n’était pas patient… après tout, cette incapable était encore en vie ! Alors d’où n’était-il pas patient, hm ?
    Et… L’attente reprit son long cours. Le type devant lui avança d’un pas, il ne bougea pas. Le premier client parvint enfin à sortir de cet enfer, vint le tour du second qui avait manifestement un mal fou à ne pas injurier la cariée. Alors qu’il s’apprêtait à pousser l’un de ses grondements menaçant qu’il n’avait même plus conscience d’émettre, un frémissement se fit ressentir derrière lui. Il tourna la tête de quelques centimètres, histoire d’apercevoir le pauvre futur condamné à vieillir sur place… et reconnu l’irrespectueux d’un peu plus tôt. Le rouge de ses yeux étincela d’une lueur dangereuse et la ligne délicate de ses lèvres s’incurva dans un rictus carnassier. Le type derrière lui n’était pas moche, enfin, comparé au truc derrière la caisse enregistreuse. Ses cheveux blonds et ses yeux verts étaient charmants… mais il n’arrivait pas à oublier l’expression narquoise qu’il lui avait vu un peu plus tôt… et qu’il savait dirigée à son encontre. C’était… une crevette. Du moins en apparence. Un gosse aussi long que fin, mais pas maigre pour autant. Une musculature fine, faite autant pour la vitesse que pour la force, quelque chose de fonctionnel, de pratique. Simplement, d’efficace.

    - Dis donc microbe, tu peux reculer un peu ? C’est pas que tu me gênes, mais tu m’emmerdes sévère.

    Sa voix, grave, avait quelque chose d’agressif, comme si l’on avait en face de soi un animal sauvage qui n’avait nullement peur… et qui regrettait juste d’avoir à perdre du temps avec un simple être humain. Le rouge de ses yeux donnait une impression inquiétante d’autant qu’il n’avait pas rectifié sa position d’un millimètre, la tête toujours tournée de quelques centimètres sur le côté. Juste de quoi foudroyer quelqu’un du regard et ne pas louper son effet.
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeJeu 26 Aoû - 21:55


    J’ai bien capté son regard alors que je le fixais avec ma moue moqueuse. J’ai bien remarqué combien cela l’avait dérangé. Ce qui était d’autant plus drôle, d’ailleurs. Son regard était de toute beauté, comme s’il souhaitait me tuer avec ses yeux. Trop drôle. Je lui renvoyai quelque chose de tout simplement amusé avant de reprendre mes achats là où je les avais laissées. Ce n’est pas comme si ce gars ne m’intéressait pas, mais c’était tout comme. Du moins, les sucreries étaient plus intéressantes que lui. Quelques caries plus tard (pas les miennes, celle de la pauvre femme, cela va sans dire) je me retrouvai aux côtés du foudroyer. A dire vrai, je faisais à peine attention à lui, ayant probablement déjà passé « l’incident » dans la partie ‘à trier ‘ de mon cerveau. La preuve, c’est que je venais de le bousculer très très légèrement, sans le vouloir évidemment.

    Je sentis un regard se poser sur moi, je relevai mon visage pour rencontrer celui de mon vis-à-vis. Aucune réaction de ma part, juste un masque fait de marbre, même devant son sourire carnassier. La seule chose que je pus penser à cet instant faisait référence à ses yeux. Rouge. Un qualificatif simple pour ça : fascinants. Il me fixait avec une lueur que j’apparentais à de la supériorité, comme si je n’étais qu’une crevette ou un nuisible qu’il écrabouillerait dans la seconde. Ma réaction ? Une indifférence franchement agaçant. Je repris ma tâche qui consistait à mettre les articles sur le tapis roulant. Nier quelqu’un avec autant de superbe devait être vexant, je sais. Seulement je lui témoignais autant de respect qu’il avait à mon égard. C'est-à-dire aucun.

    J’entendis sa voix agressive, son timbre grave, presque charmant, j’entendis ses mots et ils me firent autant d’effet que la douche de ce matin. Pourtant mon indifférence restait exemplaire. Ce n’est qu’une fois le panier vidé et rangé que je daigné enfin me tourner vers l’impoli. Je lui fis un sourire éblouissant, ma cigarette ayant trouvé sa place dans ma main gauche, et je me permis de répondre avec une douceur qui contrastait avec son agressivité :

    - Plait-il ? Ho, navré, Monsieur mais voyez-vous, d’autres clients sont dernière moi et je ne saurais reculer sans les bousculer.

    Je le cherche à peine. Je lui présente à cet instant mon visage le plus innocent, celui du gosse dont on ne sait pas ce qu’il fou à cet endroit à déblatérer de telles paroles. Pourtant j’étais bien le gosse dont il fallait se méfier, genre, celui avec la bouille d’ange qui cache un gros marteau dégoulinant de ketchup dans le dos. Quelques personnes, celles qui nous entouraient et qui trouvaient sans doute que nous étions plus intéressants que la caissière, écoutaient notre discussion de manière plus qu’intéressée. La dame aussi nous regardait d’ailleurs. Je lui fis un signe de la main, un salut qui aurait pu être galant s’il y avait eu un peu plus de sentiment dedans. Bon dieu, qu’elle fasse sont boulot au lieu de réfléchir inutilement ! Ho tient.

    - Vous pouvez avancer, Monsieur.


    Voyez comme j’insiste sur le dernier mot, donnant une inflexion particulière dont la signification était très claire : Si j’étais un sale microbe, lui était un sale vieillard. Seulement à dire vrai, et à l’observer plus attentivement, il était loin d’être laid. S’il n’y avait pas ce rictus et ses muscles trop crispés, il aurait même pu être beau. Il est un peu plus grand que moi, possédant une carrure plus imposante, plus voyante, tape à l’œil. Il était du genre à en imposer, à se faire respecter car on aurait trop peur de se ramasser un crochet d’un type pareil. Tout le contraire de moi qui était svelte et finement musclé, ne laissant rien présager de la violence dont pouvait faire preuve mes coups. Je me demande vaguement combien de temps ce type va rester calme avant de me sauter à la gorge.

    Il est évident qu’il n’est pas comme moi niveau self-control. Mon avis ? C’est qu’il aime se battre. Mais ce n’est qu’une supposition, après tout, moi aussi j’aime en découdre. Sauf maintenant ou je suis en permission, où j’ai encore quelques traces de sommeille et où mon estomac crie famine. Je fixais à présent le jeune homme comme s’il était un animal fascinant dont j’avais l’obligation de l’observer et de noter son comportement. Je ne voulais pas me battre avec lui, mais je le cherchais. Parce que c’était tellement drôle de faire sortir de ses gonds les types dans son genre.
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeVen 27 Aoû - 0:13

    « Si cet abruti ne cesse pas de me regarder de cette façon… je vais l’emmurer. » Un long frisson, semblable au galop effréné d’un cheval furieux, remonta le long de sa colonne vertébrale. Un frisson qui n’avait rien à voir avec la peur ou tout autre chose du genre… mais tout à voir avec l’envie subite et presque irrésistible de faire un malheur et de tout détruire sur son passage. La tension dans ses muscles s’évanoui soudainement, comme une vague sur la plage. Et, à l’instar de l’eau, elle allait sans doute revenir, plus forte, plus grosse… et fort probablement plus dévastatrice aussi. Mais sous une autre forme. Parce que, tout à coup, il avait la certitude que toute retenue qu’il pouvait avoir, tout effort qu’il pourrait fournir, ce serait totalement et irrémédiablement en vain. Cette bouille blonde aux yeux bleus, et tout à fait innocente, avait l’incroyable pouvoir d’abattre toutes ses bonnes résolutions et de fendiller avec une remarquable facilité toute la retenue qu’il pouvait posséder.


    Lentement, ses épaules ayant retrouvées leur place habituelle, il se retourna de moitié, dévoilant les cicatrices qui marquaient sa joue, brunissant un peu plus sa peau. Récentes, elles ressortaient assez bien sur le hâle naturel de sa peau, sans trop l’enlaidir, un peu comme une marque de fabrique anormale mais pas désagréable. Dans un tic devenu habituel et dont il n’avait plus conscience, il passa deux doigts sur la brûlure de sa joue, suivant sa progression le long de sa pommette tandis que ses yeux rouges fixaient avec une intensité animale la créature dangereuse qui se trouvait juste sous son nez. Ce type blond, cette crevette misérable et méprisante… était dangereuse. Non pas physiquement, il avait connu bien pire que quelques os brisés lors d’une confrontation… mais pour son self control déjà pas très conséquent. Oui, il l’avouait maintenant : il n’avait aucune patience. Et surtout pas lorsqu’il était question de mioche irrespectueux et qui ne connaissaient pas leur place. La place de ce gosse ? Dans le caniveau au coin de la rue et, si possible, dans la benne à ordure la plus proche. Sa lèvre remonta sur sa canine, laissant brièvement apparaître un éclat d’émail blanc tandis qu’il sentait la haine et le besoin presque vital de se battre, de frapper, de faire mal et de se dépenser.

    C’était un peu comme une rivière, ou un lac, cerné par un barrage construit par l’homme. La pierre peut bien tenir cent ans, deux cent… il y aura toujours un moment où il cédera. Et la fureur des eaux dévasterait alors tout sur son passage, fonçant droit devant, le long de son lit naturel. En bref ? Il sentait dans ses veines rugir son besoin de violence, de se confronter à une résistance. C’était une énergie bouillonnante qui le rendait presque fébrile, impatient d’en découdre, de faire mal et d’avoir mal, d’opposer son savoir faire à celui d’un autre… nul histoire de se prouver quelque chose. C’était un besoin. Le besoin de frapper, de se battre… et de vaincre. Surtout de vaincre. La défaite n’était pas accordée, et si elle survenait… il faisait toujours tout pour que cela n’arrive plus jamais. Il déploya lentement son mètre quatre-vingt huit, toisant de haut cet avorton qui le provoquait avec ses aires candides et polis quand, un peu plus tôt, il l’avait découvert narquois et ricanant.

    Si l’on devait comparer Dante à un animal, il serait lion ou ours, rugissant sa haine et sa rage, impressionnant de puissance et de sauvagerie incontrôlée et incontrôlable.
    Oublieux de son paquet de bonbon – incroyable mais vrai ! – il darda sur l’autre blondinet un regard franchement hostile tandis qu’un sourire ouvertement et méchamment moqueur étirait lentement ses lèvres, allumant un éclat presque cruel et hautain dans ses yeux :

    - Eh bien bouscule-les, tapette.

    Maintenant qu’il sentait l’éventualité d’un combat, le parfum presque palpable du sang bientôt versé, il se sentit tout à coup très à l’aise. Il oublia l’insécurité qu’il ressentait dans ses chaussures de villes, inadaptées pour la survie, la course ou le combat. Il oublia toute son honteuse angoisse à l’idée de sortir de chez lui sans son sac bourré de matériel de survie. Il ne pensait plus le moins du monde à cette petite japonaise qu’il devait protéger, surveiller… cette sœur pour laquelle il avait quitté son pays natal pour rejoindre cet endroit dont il ne parlait pas parfaitement la langue. Enfin… des difficultés à parler avec le respect qu’implique la langue, n’est-ce pas… autrement, il n’avait aucuns soucis à insulter copieusement les gens. Pas le moindre scrupule. Il en éprouvait même une très grande satisfaction.

    Il ne savait pas user des formes et des politesses impliquées par la langue. Les suffixes tels que « kun », « chan », « san » et toutes ces conneries du genre lui passaient largement au dessus de la tête. Son père s’était longtemps désolé de converser avec un fils dépourvu de la moindre notion de respect et de politesse. Du moins en japonais. Il n’avait aucune difficulté à parler correctement et respectueusement en américain. Aussi lorsque le… truc dangereux pour son self-control déjà pas conséquent… reprit la parole pour lui signifier qu’il pouvait avancer, appuyant sur le mot « monsieur »… il vit rouge.

    L’énergie, le bouillonnement dans ses veines s’intensifia brutalement et son geste fut aussi vif qu’il fut instinctif, pas le moins du monde réfléchis. Il empoigna l’autre par le col et l’approcha sans douceur de lui, appuyant un peu plus sur la différence de taille pas si conséquente que cela. Quoique. Il baissa le nez, plantant ses yeux rouges dans ceux, verts, de son vis-à-vis, et esquissa un sourire prédateur qui alluma une même lueur dans son regard :

    - Dis donc gamin, si tu cherches les emmerdes, fallait le dire plus tôt, hein.

    Après tout, il n’était doué avec les mots que lorsqu’il en avait envie, le Dante. Or cela faisait deux mois et plus qu’il avait quitté la base, l’armée et toute possibilité de se dépenser sans compter et, surtout, de défouler tout son besoin de violence… et au moins autant de temps qu’il n’avait pas eut l’occasion d’en découdre. Les jeux vidéos c’était bien, non, vraiment… mais la réalité c’était encore mieux. Sentir la résistance de l’os sous ses phalanges, son corps partir vers l’avant en suivant l’impulsion de son coup, ressentir avec brutalité le coup adverse et répliquer avec autant d’ardeur. Quelques décennies plus tôt, dans une autre génération, il aurait été un guerrier. Un vrai. Un de ceux qui n’avaient peur de rien, qui défendaient la veuve et l’orphelin en feignant la mauvaise volonté… il aurait été un héro, sans doute… mais de ceux que l’on aime de loin. Ici et maintenant, il était juste un délinquant qui aimait faire mal, se battre et causer des ennuis. De là où il était, il pouvait voir l’impatience des spectateurs à l’idée de les voir se battre, l’indignation de certaines femmes, en voyant une personne telle que lui, en agresser une autre manifestement innocente et délicate. Et puis, il fallait l’avouer… Ce gringalet qu’il malmenait depuis le début n’était pas aussi grand et large d’épaules que lui. Il était plus petit, plus svelte aussi… mais ça ne voulait pas dire qu’il était plus faible ou moins dangereux. L’assassin pouvait triompher du guerrier, pour peu que celui-ci baisse sa garde ou se laisse abuser par les apparences. Or Dante ne se laissait pas avoir par ce genre de stupidité… mais ça ne signifiait pas non plus qu’il allait éviter la confrontation…

    Trop fier et trop impatient, lui aussi, moins d’une seconde après avoir ouvert la bouche pour adresser la parole à son futur adversaire, il avait levé le poing, tous les muscles du bras bandés à craquer… et l’abattit sans douceur aucune sur la joue du blondinet. Sans douceur, certes, mais sans trop de violence non plus. Il voulait se battre, affronter un adversaire… pas le tuer ni se retrouver au commissariat pour coups et blessures aggravées. Et puis… même s’il ne l’avouerait pour rien au monde, il répugnait manifestement à amocher un peu trop cette gueule d’ange tout à fait horripilante – mauvaise volonté, quand tu nous tiens.

    A l’instant où il sentit son poing rencontrer une résistance, il entendit un bruit de verre brisé, des grognements, suivit de hurlements stridents. Il n’eut guère le temps de voir d’où cela venait ni ce qui avait provoqué tout ce tintamarre.
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeVen 27 Aoû - 18:12

    Lentement, plus les secondes avançaient, plus je sentais mon corps se contracter, les muscles se tendre face à un éventuel danger. En l’occurrence, le danger était ici un espèce de baraqué ne possédant manifestement aucune once de politesse ni de patience. En cet instant, je jouais avec ça, malgré le fait que je n’avais nul envie de me battre avec lui. En vérité, cela allait plus loin que ça. Je n’étais pas censé me battre avec des civiles, même lorsque j’étais en permission. Combien de fois n’avais-je pas eu de problème à cause d’une bagarre qui avait dégénéré ? Combien de fois je ne m’étais pas retrouvé face à un supérieur pour me faire copieusement sermonner ? Certes, ici cela serait de la légitime défense, du moins en apparence. Je doutais fortement que mon supérieur croit que je n’y sois pour rien dans l’affaire. Et il aurait diablement raison le bougre.

    Il était à présent tourné vers moi, son visage offert à mes yeux trop amusé pour être vraiment normaux. Mes soupçons se confirmèrent : il était beau. N’importe qui pouvait sentir cette force brute émaner de sa personne, se charisme pouvant être écrasant. N’importe qui mais pas moi. Il faut me comprendre, je travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec des hommes endurcit qui ont vu la guerre et ses atrocités, je vis avec des hommes baraqué, des ours et des prédateurs qui étaient dangereux mais pas dépourvu de cette humanité. Alors avoir peur, craindre, ce gars ? Non. J’avais vu pire. J’étais conscient de ce qu’il représentait mais cela ne faisait que me traverser, m’effleurer plutôt. Je prenais cela juste comme un avertissement, une mise en garde.

    A ses mots, je secouai la tête, comme pour lui signifier qu’il était un bien piètre exemple pour ceux qui nous entouraient. Je fis ce que je devais faire : nier cette perche qu’on venait de me tendre. Pas que me faire insulter était plaisant, mais j’étais assez intelligent que pour ne pas sauter à pieds joint dans le piège.

    L’indifférence horripilante était une arme plus redoutable encore que n’importe quel mot et avec cette arme, je n’étais en aucun cas responsable. Que demander de plus ? A peine une minute plus tard, je lui signifiai qu’il pouvait avancer. En gros, ce fut la goutte qui avait fait déborder le vase déjà bien plein. Sans que je ne puisse –ou ne veuille- réagir, je me retrouvai pris par le col, contre mon futur adversaire. Il insistait bien sur le fait qu’il était plus grand que moi et chose fort drôle, cela m’était bien égal. Les petites choses peuvent être plus dangereuses que les petites. Tout contre lui, je ne pus pas rater son sourire et cette lueur prédatrice au fond de ses prunelles. Tsss, voilà qu’il recommence. Il ne va quand même pas me jeter tout sur le dos non plus ? Je me trouvais à présent dans l’obligation de corriger ses paroles sur un ton bas, un simple murmure…

    - De se que je sache, c’est vous qui avez commencé à m’insulter.

    J’aurais pu en rajouter une couche en disant qu’il était stupide et impatient, mais je savais tout de même voir les limites. En l’occurrence, elles étaient atteintes ici, et depuis longtemps. Seulement à peine ma phrase terminée que je sentis ce qui allait arriver. Je vis son poing se lever, près à s’abattre sur ma joue. J’aurais pu avoir le temps de répliquer mais chose fort étrange, je ne fis rien.

    La douleur explosa dans me cerveau. Bon, au moins il n’y était pas allé trop fort, n’empêche que j’avais quand même la lèvre explosée et du sang qui coulait. J’ouvris la bouche et poussai une plainte vaguement proche de la douleur mais également de surprise et d’anticipation. Je passai mon pouce sur la plaie pour recueillir le sang avant que mon cerveau m’ordonne de répliquer, de montrer à ce prétentieux que la gueule d’ange était beaucoup plus dangereuse qu’il n’y paraissait. Oui, répliquer, seulement la raison et la logique emportèrent sur l’impulsion soudaine. Les hurlements stridents et le bruit de verre brisé y étaient pour quelque chose. Les grognements aussi. Mais par-dessus tout, c’était ce qui se tenait derrière mon adversaire qui me fit réagir.

    La cigarette que je tenais toujours dans mon autre main fut lâchée à l’instant même où je me décidai à faire quelque chose. Je refermai mes mains en une poigne ferme sur les bras de mon vis-à-vis, bien campé sur mes deux jambes, je le fis pivoter sans douceur ni ménagement. Déjà ça devrait l'étonner. Comment un corps comme le mien, paraissant si « fragile » pouvait-il recéler une telle force ? Enfin… Je me retrouvai dos à la chose étrange et je me retournai brusquement, m’arrachant à la prise de l’impatient.

    C’était quoi cette chose ? Merde quoi ! J’étais en permission et voilà que je me retrouvais jeter dans un bagarre puis à une attaque d’origine inconnue. La colère explosa dans les moindres parcelles de mon esprit mais à nouveau mon esprit pratique prit le dessus. Je ne connaissais rien à ce qui se passait et même armé je ne pouvais pas attaquer seul dans le tas. C’est cette constatation faite que je remarquai au-delà de la chose, des cadavres. J’ouvris les yeux en grands et fis un pas en arrière, choqué de voir ça si près d’un magasin de bonbons. C’était pour le moins incongrus. Je jurai copieusement et reculai encore, déjà près à sortir mon arme pour zigouiller l’affreux et récupérer ma clope qui gisait non loin de lui. Mes articles aussi devaient être récupérer, sans compter mon sac qui se trouvait par terre, près du tapis.

    Je ne pouvais laisser le sac là. C’était ma priorité. Ma bouffe se trouvait dedans, merde quoi ! Pas que je pensais d’abord à mon ventre, non, loin de là, mais j’avais plus rien à la maison, c’était vital que je le récupère. Surtout avec la trousse de secours qui s’y trouvait. Je ne pris pas le temps de réfléchir, je sautai sur le côté avant de me jeter sur mon sac avant de reculer précipitamment, voyant une des choses arriver. Je regardai vaguement autour de moi en constatant que c’était la panique. Pas moyen de faire un groupe et de sortir d’ici. C’était chacun pour soi visiblement. Je voulais dégommer les affreux pour sauver des vies, même pas dans l’intention de jouer au héros, non loin de là, mais dans l’optique de simplement sauver des vies, d’attirer l’attention sur moi pour laisser le temps aux gens de se barrer. Après… après, j’improviserais.
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeVen 27 Aoû - 19:59

    Il avait mal à la main. Et putain, il en ressentait un plaisir monstrueux. La douleur fit tout le chemin de ses phalanges, le long de son bras, dans son épaule jusqu’à son cerveau. Une douleur sourde qui fit étinceler son regard d’une lueur sauvage. Son besoin de violence ne s’évanouissait pas, allant croissant jusqu’à lui donner envie de foutre un bordel monstrueux dans cette boutique, tant pis pour les conséquences, relayons les au second rang, au dernier même ! Bon dieu, cela faisait plus de deux mois qu’il arrivait à contrôler ce besoin primitif de tout saccager sur son passage. Il n’était pas un homme calme qui avait besoin de rester dans son coin, tout le temps, à ne rien faire à ranger sa chambre de manière ordonnée et fonctionnelle. S’il avait effectivement besoin de ses moments sereins, dans son coin et au calme, dans le silence et le repos, il avait surtout besoin de dépenser ce besoin frénétique de tout casser. C’était sans doute le même sentiment, le même besoin primitif, que celui du prédateur qui chasse, de la proie qui fuie, de l’enfant qui grandit pour survivre. Il devait le faire pour ne pas mourir… pour ne pas devenir fou. Mieux valait casser quelques gueules, se retrouver en taule le temps de quelques jours, mois ou années que de tout garder pour lui, quand bien même ce serait trop dur, et de devenir tellement fou qu’il finirait par tuer quelqu’un. Il se savait capable d’une telle folie. Il la sentait là, à la lisière de son esprit. Comme un animal tapit, le prédateur qui n’attendait qu’une faiblesse de la part de sa proie pour mieux l’attraper, l’étouffer, la tuer et l’engloutir. Elle était là, la garce, et elle n’avait jamais été aussi présente que ces deux derniers mois, alors qu’il l’avait si bien éloignée tout ce temps passé dans la base militaire, en mission et en campement. Il devrait devenir flic, quelque chose, boxeur ou combattant de rue si cela pouvait lui éviter de sombrer.

    Toujours est-il qu’à cet instant précis, il était plus qu’heureux d’avoir enfin trouvé un exutoire à cette rage folle qui l’étreignait un peu plus chaque jour. Il n’avait nullement l’intention de le tuer, de lui faire trop mal. Il voulait juste se dépenser, se battre, combattre, tout faire pour remporter la victoire. L’épuisement physique était la seule chose qu’il guettait. Et il allait être servit.
    Il aurait cru que le blondinet allait répliquer. Son coup lui avait éclaté la lèvre, déroulant un long filet de sang le long de son menton. La couleur éclatante avait quelque chose de fascinant sur cette peau pâle et lisse. Il se passa vivement la langue sur les lèvres, son regard fou se relevant sur les yeux verts de son opposant pour le moins stoïque. Il le vit passer son pouce pour recueillir le sang… et un éclat glacial passer dans ses orbes émeraude. Un éclat qui lui laissa présager un combat acharné, quelque chose de froid, de méthodique mais d’exceptionnellement jouissif. Du moins il l’espéra un bref instant. Avant qu’il n’ait eut le temps de faire quoi que ce soit, l’autre l’avait empoigné, l’avait fait pivoté avec une facilité déconcertante, se plaçant face à lui et dos à… un truc. Malgré lui, Dante écarquilla les yeux le temps que son esprit analyse ce qui se trouvait autour de lui et, plus particulièrement, devant lui. La créature était bipède. Sans le moindre doute. Il pouvait même certifié qu’il s’agissait d’un humain. Autrefois. Désormais, il s’agissait d’un quelque chose d’autrement plus effrayant que cette humanité qu’il avait toujours méprisé.

    L’individu avait l’œil aussi vide et vague que celui d’une vache, la moindre touche d’intelligence en moi. Ou plutôt si, une touche d’intelligence mais quelque chose qui n’avait rien à voir avec celle que l’on retrouvait habituellement dans le regard d’un être humain. C’était un éclat particulier, semblable au regard d’un prédateur, l’éclat attentif, à l’écoute, du monstre qui n’attend qu’une chose : trouver une proie à trouver. Et le plus rapidement sera le mieux.
    Et puis autre chose. Ses yeux rouges, après avoir retrouvés leur taille normale, se posèrent sur le blond qui se trouvait désormais devant lui. L’acte qui l’avait placé ainsi passait pour quelque chose comme de la protection. Il était vrai que si l’autre n’avait pas réagit, il serait sans doute aux prises avec le monstre qui se trouvait là. Mais plus que cela, c’était la force surprenante dont avait fait preuve le jeune homme. Il l’avait attrapé à bras le corps, l’avait fait pivoté avec une facilité déconcertante au point de le faire vaciller sur ses appuis pourtant sûrs… Et il se trouvait maintenant devant lui, faisant face à la créature. Maintenant, il pouvait apercevoir la ligne nerveuse des muscles de ses épaules, les trapèzes parfaitement développés. Nul doute que s’il avait dut affronter ce type là, il aurait eut autant de difficulté que s’il s’était opposé à John qui était un excellent combattant ou à William qui était un monstre dans son genre. Si lui était baraqué et pour le moins impressionnant, William avait toujours été le plus monstrueux des deux. Une véritable montagne de muscles… mais qui cachait un caractère au cœur d’or qui l’avait souvent poussé à sauver un chiot abandonné au détour d’une ruelle, alors que les bombardements faisaient rage.

    Revenant au temps présent, Dante aperçu le mouvement familier qui porta la main du jeune homme à l’armée qu’il portait. Son regard s’éclaira de nouveau : ce gosse était… intéressant. Au moins autant que John, William, Thomas et les autres. Il n’était pas comme les autres, si peu commun qu’il parvint à attiser sa curiosité comme personne auparavant.
    Il aperçu du coin de l’œil l’hécatombe qui avait lieu. Les autres qui couraient dans tous les sens, renversant les gens plus faibles que les autres, les étals, les moindres meubles pas assez résistants pour demeurer debout dans une telle bousculade. Et le sang. Partout le sang. Certains tentaient bien de se protéger mais leurs coups n’avaient aucun effet, les créatures progressaient, tuaient, dévoraient et arrivaient par vague. C’était… un décore de fin du monde. Alors il ne chercha pas plus longtemps.

    Ne laissant guère le temps au garçon de se servir de son arme, au risque d’attirer les autres sur eux – c’était l’effet habituel non ? La proie qui beugle et les prédateurs rappliquent en nombre – il s’appuya d’une main sur l’épaule du blond, posa l’autre sur la caisse et dans un élan sans la moindre élégance, toute en efficacité et en précision militaire, il décocha un coup de pied à la mâchoire de la bête. Le craquement sinistre indiqua que la mandibule avait cédé, se décrochant dans un bruit écœurant. Il n’avait eut aucune peur, n’avait pas douté un seul instant, que l’autre saurait le soutenir le temps du mouvement… et il ne doutait pas non plus qu’en d’autres circonstances, le type l’aurait laissé se vautrer comme une merde. Seulement ce n’était pas le moment de se mettre des bâtons dans les roues. Il attrapa son sac, fourra ses bonbons dans son sac… et attrapa le blond par le revers de son col :

    - On se tire. Pas le moment de jouer au héro, trou du cul.

    Il le tira à sa suite, se carapatant à toute vitesse, l’emportant avec lui sans la moindre douceur mais s’assurant de ne pas perturber son équilibre pour ne pas le faire tomber. Son but n’était pas de trainer un poids mort mais bien de l’entrainer dans sa course pour l’empêcher de se faire becter comme tous les autres. D’ailleurs dans sa course il passa au-dessus de nombreux corps déchiquetés… et d’autres qui se relevaient, eux aussi le regard vide. Ce truc était un virus. Tout à coup, ses leçons de survie lui semblèrent bien utiles.
    Il ne sut jamais ce qui l’avait poussé à attraper le blanc bec pour le trainer après lui, il fut juste certain d’avoir fait le bon choix.
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeVen 27 Aoû - 21:56

    Pourquoi l’avais fait pivoter? Pourquoi m’étais-je mis en danger pour un type qui venait de m’éclater la lèvre ? Parce que cela avait été instinctif. Mon boulot, c’était la guerre, protéger ceux qui étaient à mes côtés, les « innocents.» Ici, en l’occurrence, s’il n’était pas innocent, il n’était pas pour autant mon ennemi. Cela avait été un mouvement mécanique, dicté par l’habitude de l’entraînement. Répétition sur répétition, une force justement dosée. Une force plus brutale que je n’utilisais pas tout le temps. Seulement je savais, j’avais compris que le type devant moi n’était pas n’importe qui et que si je voulais le faire bouger, je devais au moins me dépenser un minimum. Maintenant que je faisais face à la chose, j’avais tout le loisir de la détailler. Bipède, ressemblant à un humain, les blessures en plus. L’air stupide et l’œil vague. Une créature aux aguets qui savait parfaitement où nous nous trouvions. Mon sac récupéré, je me décidai enfin de la marche à suivre. Pas question que je me barre comme un pleutre, un vulgaire lâche. J’avais été entraîné depuis mes seize ans au combat, j’avais fait la guerre et vu des innocents crever, des amis tomber sous les feux ennemis. Il était hors de question que je reste les bras croisé à regarder la population se faire décimer. J’en aurais trop sur la conscience. Si tout m’indifférait, j’avais parfois de sursauts de lucidité et des principes.

    Mon sac sur le dos, je portai ma main dans mon dos, derrière ma veste, sachant par avance que j’y trouverais mon arme. Son poids était rassurant et je savais parfaitement que je saurais viser correctement. Le cœur, les jambes, rotules ou cerveau. Mais avant que je ne puisse seulement enlever l’arme de sa cachette, je sentis une main se poser sur mon épaule. Je me crispai davantage, me morigénant mentalement pour ne pas avoir surveillé mes arrières, avant de m’apercevoir que c’était l’autre imbécile qui se prenait pour l’ébauche de Tarzan. Son autre main s’était posée sur la caisse, se servant alors des deux appuis, il se souleva et balança son pied dans la mâchoire de l’être. Pas la moindre élégance mais une efficacité certaine. N’était-ce pas ce qui primait avant toute autre chose ? Un sinistre craquement retentit mais aucune douleur n’apparu sur le visage de la créature. J’eu à peine le temps de faire cette constatation qu’autre chose me frappa : Qu’est-ce qui avait permis à ce débile de penser que je lui servirais d’appuis sans broncher ? Surtout qu’il était lourd le con ! Il avait sans doute pensé, à raison, qu’étant dans la même merde que lui, je pouvais bien faire des efforts. D’accord. Maintenant casse toi, barre-toi. Sauve ta misérable vie et laisse-moi faire mon boulot.

    Ouai, seulement il ne semblait pas avoir entendu mes prières. Il m’attrapa par le col de ma chemise, de ma veste. Je fus obligé de me retourner pour le suivre pour ne pas m’éclater comme une crêpe sur le sol. Sa voix s’éleva, la voix sans doute de la raison, mais tout ceux qui me connaissaient, savaient que je n’en faisais qu’à ma tête. J’appliquais mes principes du moment, je suivais la logique et mes envies. Tant que cela ne mettait pas mes hommes en danger. Ici j’étais seul et c’était justement pour sauver quelques âmes. Seulement le grand dadet ne me laissait pas vraiment le temps de me débattre –et dieu sait qu’en cet instant, je le fis fort bien.- Il avait une poigne ferme et en désespoir de cause, j’émis un grondement menaçant avant de dire, glacial :

    - Le héro te troue le cul connard. Lâche-moi maintenant et barre-toi.

    Je vais le buter ces enfoirés ! Nos pas faisaient d’affreux bruits de succion, nos chaussures étaient éclaboussées de sang et laissaient des marques sur les dalles encore épargnées par le carnage. Les corps jonchaient le sol et certains… ce relevaient. C’était un cauchemar. Juste un mauvais rêve digne de l’apocalypse. Dans les écrits, il doit y avoir un truc comme ça, où dieu relèverait les morts pour les mener à son royaume. Et bha, si c’était ça son royaume, je préférais crever en enfer ! Et bordel, pourquoi je ne me débattais pas plus ? Pourquoi je n’envoyais pas l’un de mes si connu coup de poing ou coup de pied pour le faire lâcher ? Pourquoi le suivais-je en protestant, mais en le suivant tout de même ? Parce que bizarrement en le protégeant un peu plus tôt à cause de ce réflexe, de cet instinct, je me sentais à présent responsable de lui, tout comme visiblement il répugnait à me laisser crever ici.

    Je jurai tout bas et me dégageai violemment de sa prise, montrant à nouveau qu’il ne fallait pas se fier à mon apparence « fluette. » J’arrêtai ma course, essayant de calmer les battements de mon cœur. Je n’étais pas spécialement essoufflé, mais c’était la vision des cadavres qui venait de me donner un sacré coup dans le moral. S’il y avait bien une chose à laquelle je n’aurais jamais songé, c’est faire face à ça durant une de mes permissions ! Et je râlais. Je râlais sur se congé qui tombait à l’eau, sur ma clope qui baignait à présent dans le sang, je râlais parce que putain, la logique me disait de fuir loin avant de bourrer dans le tas. J’hésitais. Je voulais faire demi tour, me présenter dans le couloir principal et gueuler pour ameuter tous les affreux vers moi, donner une chance à ceux qui pouvaient encore fuir.

Si tu souhaites que je continue un peu, fais moi signe ^^ la fin est pas tellement inspirante je trouve ><
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeSam 28 Aoû - 15:40

    « Putain la poisse. La poisse de compétition, j’vous jure… » Atterré, il regarda autour de lui, ce paysage de fin du monde, ce tableau d’horreur. On aurait put se croire dans un film d’horreur de mauvais goût. Mais tout était bien réel, peut-être un peu trop. Dan n’avait jamais été un grand pacifique, ni même un altruiste passionné, il était plutôt du genre à donner un coup de pied aux mendiants dans la rue, à sourire du malheur des autres et à détester l’être humain moyen. Il ne s’était pas engagé à l’armée sur un conseil familial, ni sur le besoin d’aider les gens en sacrifiant sa vie. Il n’avait jamais ressentit le besoin de se placer devant un civil pour prendre une balle à sa place. Il pouvait bien prétendre à qui voulait l’entendre qu’il aimait les gens, désirait risquer sa vie pour permettre une vie meilleure pour demain. Ses collègues, dans son unité, avaient très vite compris qu’il lui faudrait une bonne raison pour qu’il se sacrifie pour l’un d’eux. Bien entendu, à ce jour, il le ferait sans hésiter. Mais il n’était toujours pas altruiste pour autant. Le massacre qui l’entourait ne le touchait pas le moins du monde. Toute cet hémoglobine, ce sang, ces hurlements, ces agonisants et ces morts-vivants ne l’atteignaient pas le moins du monde. Il ressentait juste le danger que cela représentait.

    Il sauta au-dessus des cadavres, manqua de glisser sur des flaques de sang particulièrement épaisses, évita comme il put les groupes de créatures qui se dressaient sur son passage… mais il ne désirait pas risquer sa vie pour sauver tous ces gens. Qu’ils se débrouillent. Chez lui, c’était chacun pour soit et que le plus fort gagne… Minute… S’il était à ce point indépendant, ne désirant que sa survie et ne s’inquiétant pour personne d’autre sinon pour lui-même, pourquoi trainait-il toujours derrière lui cet ersatz d’être humain ? Pourquoi résistait-il contre la manifeste mauvaise volonté de cet abruti suicidaire et bêtement héroïque ? Et puis il lui faisait mal, cet imbécile, à tirer sur son bras comme ça. Dante n’était pas une chochotte, loin s’en fallait, seulement il y avait de cela un peu plus de deux mois, il s’était mangé une explosion en pleine tronche et ses brûlures n’étaient pas toutes propres et saines. Certaines tiraient encore sur sa peau, lorsqu’il s’étirait un peu trop, lorsqu’il faisait un mouvement trop ample… alors, bordel de merde, pourquoi désirait-il à ce point sauver ce connard irrespectueux – il ne s’est pas vu – et dépourvu de la moindre gratitude à l’idée qu’il lui ai sans doute sauvé la vie ?! Qu’il le laisse crever dans son propre sang et devenir une de ces créatures puantes et répugnantes !

    L’image d’un blondinet au regard vague et à l’air stupide s’imposa vaguement à son esprit… Et il se révolta violemment contre cette perspective, fronçant davantage les sourcils. Il entendit un grondement menaçant derrière lui, différent des grognements baveux des affreux qui clopinaient de droite et de gauche, se ruant sur les pauvres ères encore en vie et malheureusement présents dans cet antre du démon. Mais Dante continuait de courir, ignorant le tiraillement dans son bras, là où une de ses brûlures courait de sa poitrine jusqu’à son épaule, ignorant la résistance manifeste que l’autre lui opposait et le ralentissement significatif que cela lui imposait. Si l’autre n’était pas aussi rétif, ils seraient déjà sortit depuis belles lurettes ! Et ses pompes en toiles dégueulasses et qui ne tenaient pas la route ! Putain quelle idée il avait eut d’acheter des trucs pareils !
    Puis le tiraillement se fit d’un seul coup plus brutal. Il serra les dents tandis que l’autre se dégageait de sa poigne avec une force insoupçonnée. Il porta une main au niveau de son épaule, au muscle deltoïde, grimaçant en sentant le tiraillement douloureux de sa brûlure. Putain, si l’autre arrachait les quelques croûtes qui restaient, il allait lui défoncer la gueule sans permettre aux créatures d’avoir de quoi se restaurer après ! Il se retourna brutalement, sa main toujours portée à son muscle endoloris et gronda violemment, une expression aussi violente qu’animale sur le visage :

    - Ecoute, t’es bien gentil de vouloir sauver les gens. Mais ce n’est pas en claquant bêtement que tu vas nous être utiles ! Alors tu la fermes et tu me suis !

    Et puis il voyait bien que ses paroles, prononcées à haute et intelligible voix, rameutait significativement les affreux vers eux. De toute façon, bien d’entre eux les avaient suivis, se dirigeant sans doute au bruit de leur course… et puis il ne restait plus beaucoup de gibier à traquer. Ils étaient dans les derniers… et sûrement que s’ils restaient là, ils allaient y passer tous les deux. « Il est hors de question que je me fasse becter par des créatures tirées d’un mauvais film ! » Il s’approcha d’une démarche vive et à grand pas du blond et sans même lui laisser le temps de réagir… il le hissa sur son épaule sans la moindre difficulté. L’autre n’était pas lourd, pas autant que lui en tout cas, et le gênerait moins comme ça que s’il devait encore le trainer à sa suite. Il s’élança aussitôt dans une course effrénée, évitant du mieux qu’il pouvait les endroits les plus fréquentés par les Autres. Il passait entre deux groupes, sautant parfois au-dessus d’amoncellement de cadavres sanguinolents, il faisait tout pour les éviter.

    - Et ne bouge pas trop, tu vas rouvrir mes blessures, ducon.

    Il n’était pas sûr que l’autre ne fasse pas exprès de lui faire mal pour pouvoir aller se suicider en pensant sauver du monde. Son geste serait d’une inutilité consumée. Il ne devait pas rester plus d’une dizaine de survivants, les autres devaient déjà être loin du centre commercial. « Putain, j’espère qu’il n’y a pas les mêmes dehors ! » Si c’était le cas, il allait devoir la jouer finaud s’il ne voulait pas finir en steak haché pour zombie en fringale. Piller les magasins allait être la première chose à faire, en trouver un qui vende des armes de qualité et se trouver des chaussures de marches, au moins. Tenant d’un bras contracté au possible le corps du garçon, il s’aidait de l’autre pour franchir les obstacles en s’appuyant ici ou là.

    - Et préviens-moi s’ils se rapprochent !

    Il accéléra la cadence, ses longues jambes avalant les mètres avec une rapidité effarante vu le poids qu’il se trainait. Il n’était pas un exemple de rapidité mais pouvait tout de même se montrer efficace en la matière. Il excellait plus dans l’endurance, ce qui lui assurait de parvenir jusqu’à la sortie du centre commercial… s’il n’y avait pas de problèmes d’ici là. Et il pouvait être sûr que s’il devait y en avoir un, le poids qu’il avait sur l’épaule en serrait sans doute le premier responsable.
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeSam 28 Aoû - 17:47

    Je peux obéir. J’obéis même très bien quand je suis motivé. Je ne refuse que rarement, exceptionnellement un ordre de mes supérieurs et je le fais toujours avec explication à l’appui. Certes ça n’arrange pas le problème puisque je dois encore effectuer l’ordre mais au moins le supérieur saura à quoi s’en tenir avec moi. Avec moi, la mission sera toujours faite, le problème résidait dans l’incertitude de la manière où elle sera faite. Vu que ma manière était pour le moins originale, le résultat l’était toujours autant. Ici, en cet instant précis… Ce type qui me tirait n’avait aucun pouvoir sur moi, je ne lui devais ni le respect ni même une quelconque obéissance. Je ne lui obéirais donc pas, surtout si rien ne m’en donnait l’envie et encore moins si ça brisait mon principe du moment. Il me tira comme ça un bon bout de temps, serrant fortement pour que sa prise sur moi ne lâche pas. Je me débattais mais je sentais bien que si je n’y allais pas franchement, je ne recouvrirais pas ma liberté. Aussi, sans demander son avis, je fis un mouvement brusque, plus fort que les précédents, pour me dégager et stopper notre course, ma course.

    Une lueur de froide colère brillait dans mes prunelles. Qu’il se barre tout seul ce con, je me débrouillerais très bien tout seul. C’était mon problème si je crevais, si je voulais jouer au héro et mourir stupidement. Au moins j’aurais fais quelque chose de bien. Peut-être même que mon père ressentirait enfin quelque chose en apprenant ma mort. De la honte ? Parce que son fils unique avait été assez stupide que pour se faire chopper dans un super marcher en essayant de sauver quelques êtres humains… De l’indifférence peut-être ? En tout cas ce qui était certain, ce que ce n’était ni le lieu ni le moment de songer à cela. Je reportai donc mon attention sur le jeune homme qui se tenait à présent devant moi, son épaule maintenue par son autre moins. Il avait l’air d’avoir mal. La première chose que je me demandai, c’est si j’avais été si violent que ça dans mon mouvement. Non. C’était donc autre chose. Ce type avait dû être blessé d’une manière ou d’une autre.

    D’accord, ce qu’il disait n’était pas dépourvu de sens, d’ailleurs j’en étais arrivé également à cette conclusion mais mon esprit refusait d’assimiler cette information. Je devais agir, pas fuir la queue entre les jambes. J’allais répliquer une réponse bien sentie avant d’être stoppé en voyant les… hum. Morts-vivant ? Venir dans notre direction. Nous faisons trop de bruits. Sûr qu’en gueulant, ce n’était pas la meilleure des solutions. Je refis un tour de vue et ne voyant que des cadavres et des affreux, j’en concluais que définitivement je n’avais plus rien à faire ici. Une rage sans commune mesure s’empara de moi. Si ce couillon ne m’avait pas traîné, j’aurais peut-être pu sauver des vies et zigouiller quelques unes de ces horreurs. L’autre individu s’avança soudain vers moi, avec un grand pas.

    Je n’eus le temps que d’amorcer mon recule que je me retrouvais soudain sur son épaule, tel un sac à patate. Dans un premier temps, je fus trop surpris que pour réagir, quand enfin l’information monta jusqu’à mon cerveau, je jurai copieusement avant de me débattre comme je me devais de le faire, me fichant pas mal de ce qu’avait dit l’autre. Moi aussi j’étais blessé, quelques hématomes n’étant pas du tout appétissant, quelques autres blessures ouvertes, pas vraiment grave, mais ennuyantes tout de même. Sans parler de ma lèvre éclatée qui m’élançait douloureusement et me donnait l’impression d’avoir un boudin à la place des lèvres. Sensation particulièrement déplaisante. Et c’était de sa faute ! Je n’allais donc pas me montrer prévenant avec ce fils de… .

    Au bout d’un moment, je cessai de me débattre, jugeant que garder mes force pour éclater ce type après serait une bonne idée. Je me tortillai encore un peu, tentant de trouver une position plus confortable dans que chaque enjambée ne me donne envie de dégueuler. Non mais vous devez essayer cette position. On a l’impression de voler à l’envers, c’est très étrange. A ce moment là, je pris parfaitement conscience du bras qui entourait mon corps pour l’empêcher de s’étaler comme une merde.

    - Cours toujours, Peter-Pan. Grognais-je avec une bonne dose de mauvaise volonté.

    Et s’il venait à me traiter de « Clochette » je me ferais un plaisir de lui balancer mon coude dans l’épaule qui le faisait tant souffrir. A ceci près, je me laissai balancer, attendant simplement que ce mauvais moment passe. Je pense que je me souviendrais toujours de cette permission comme étant la plus mauvaise. Je relevai la tête au bout d’un moment, tournant mon visage à gauche et à droite pour vérifier que les Affreux ne soit pas trop près. Je me tordis à moitié avant de me rendre compte de où on allait.

    C’est ça. Mais bien sûr ! Pas question que je sorte par l’entrée principale de ce centre commercial ! Je recommençai à gigoter, plus pour la forme que pour autre chose. En fait si : lui montrer mon désaccord sans devoir parler à nouveau. Puis quelques secondes plus tard, je donnai un coup de genou dans le ventre de ce type et tordis son poignet assez fort pour qu’il me lâche sans toutefois lui faire vraiment mal ou le lui casser. Une fois retombé sur mes pieds, je pris sans sommation la main du type dont j’ignorais encore et toujours le nom, pour le tirer dans une autre direction que droit devant. D’après mes souvenirs, il y avait d’autres sorties, moins prisées car moins accessible en cas de danger. Pourtant, c’était des sorties de secours. Et nous étions encore loin d’être au rez-de-chaussée.

    - Pas question qu’on sorte par l’entrée principale, c’est beaucoup trop visible.

    J’ai chuchoté, juste assez fort pour que l’autre puisse m’entendre. Je lui montrais également que je venais d’accepter de me barrer avec lui. Mais qu’il ne pense pas que je lui pardonnerais si facilement ce qui venait de se produire, le sac à patate, le coup de poing, ces insultes et ses putains d’ordres débiles. J’arrêtai brusquement de courir, la respiration déjà plus rapide. Au moins l’air était déjà plus respirable ici. Ça puait moins la mort mais l’odeur de la peur restait, flottait dans l’air et me prenait aux poumons, me donnant une sensation de danger imminent. J’avais l’impression d’être du gibier prit en chasse. La sortie de secours… Par où bordel ? Gauche ou droite ? ou tout droit ? Je fermai les yeux, gardant toujours la main de l’autre dans la mienne, me raccrochant à sa chaleur en me disant qu’il restait encore quelqu’un à sauver. Même si cette personne était horripilante. Je tapai du pied durant un instant avant de rouvrir les yeux. A gauche.


    - On va prendre la sortie de secours. En dernière nécessité, j’ai une arme.
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeSam 28 Aoû - 23:34

    Courir était… agréable. Du moins en temps normal et avec les bonnes chaussures. A cet instant précis, il s’agissait plutôt d’un véritable calvaire en plus d’une épreuve de force et d’équilibre à laquelle il n’était ni préparé, ni habitué. Ses chaussures n’étaient pas adaptées à ce genre de marathon pour la survie. En temps normal, il aurait put aller plus vite, accélérer encore et se mettre hors de portée en peu de temps. Il n’était pas un as de la vitesse, mais il était efficace et cela se voyait. Seulement là, ce n’était plus tout à fait la même chose. Ses chaussures étaient poisseuses de sang, émettant des bruits de succions dégoûtant sur le sol couvert d’hémoglobine plus ou moins sèche. Plus que cela, c’était aussi le fait qu’il manquait de glisser à chaque foulée, ne devant parfois de rester debout que grâce à son extrême vivacité qui lui permettait de se rattraper de justesse à chaque fois. Il y eut bien une ou deux fois où son pied glissa au point de lui faire faire un écart inquiétant mais, toujours, il reprenait les rennes de son propre corps et poursuivait sa course pour la survie sans se laisser perturber. C’était comme à la guerre : il ne fallait penser à rien, sinon à sauver sa propre peau et celle du type que l’on avait sur son épaule. Et à la place des flaques de sang, il avait eut les éclats d’obus, les tirs ennemis et le sable qui glisse sous ses pieds. Il était bien entraîné. C’était la raison pour laquelle il semblait si peu perturbé par la présence d’un poids sur son épaule. En plus de son sac et de celui de son fardeau. Deux sacs, un être humain et un sol glissant... le tout accompagné par une armée de créatures contagieuses et qui n’avaient qu’une idée en tête : les boulotter. Et le plus vite serait le mieux, pour leur estomac avide de chair humaine.

    Et puis le boulet qu’il transportait se débattait. Pour la forme, sans doute, parce qu’il imaginait fort bien le désintérêt de ce type à l’idée de s’étaler comme une merde au sol à force de trop gigoter dans le but d’échapper à sa poigne. Il le laissa faire, refermant un peu plus son emprise sur le corps qu’il transportait avec si peu de douceur. Bon, il ne l’agitait pas non plus comme un yaourt à boire, mais il savait par expérience que ce n’était pas agréable. Ce qui le troublait le plus, dans cette histoire, c’était la finesse des hanches qu’il maintenait contre son épaule, de la légèreté presque outrageante de ce jeune homme avec une telle force et des réflexes pareils. Des réactions qui valaient plus ou moins celles qu’il avait obtenu à la guerre, à force de s’exposer plutôt que de laisser Thomas passer en premier, à force de toujours être sur ses gardes pour ne jamais laisser l’un de ses hommes manquer de se faire emporter par un tir ennemi. C’était déjà arrivé, certes, mais jamais sans qu’il ai tout fait pour que cela n’arrive pas.
    Puis l’autre cessa de se débattre. Il se sentit soulagé, tandis que le blond essayait tant bien que mal de trouver une position moins douloureuse pour lui, sans doute. Dans tous les cas, c’était moins difficile à gérer qu’un débat véritable. Il allongea ses foulées, voyant que la distance qui le séparait de l’entrée commençait peu à peu à augmenter. Mais à mesure qu’il s’approchait, le nombre de corps augmentait et il ralentit progressivement sans que cela ne soit toutefois trop marqué. Il commençait à hésiter. Il ne voyait pas par où il pouvait sortir, et ne se voyait pas non plus perdre son temps à chercher une sortie de secours. Il n’avait pas essayé d’en trouver une en venant. Son besoin de se rassurer en cas de problème l’y avait poussé, mais il l’avait éloigné. Il fallait qu’il s’habitue à un rythme de vie plus banal, moins dangereux. Il regrettait son choix.

    Un hurlement, non loin de là, à quelques mètres sans doute, le fit se raidir brutalement. Une détonation retentit à son tour, lui donnant envie de se planquer quelque part, sous un meuble et d’y rester en attendant que cette horreur cesse. Il se contenta de contracter chacun de ses muscles, de froncer les sourcils et de poursuivre sa route, imperturbable ou presque. Il était un homme après tout. Il avait peur, il avait vécu la guerre, les détonations, les hurlements, tout cela il en avait suffisamment soupé… mais on ne pouvait pas s’y habituer. En tout cas pas aussi facilement. Il avait peur, comme tout le monde, seulement il avait trop de fierté pour se l’avouer et trouver un coin pour se planquer. Alors il faisait de son mieux, poursuivait sa route… et essayait d’oublier son besoin presque vital de trouver un endroit où se terrer, tel l’animal qu’il était. Il fut trop heureux d’entendre un grognement non loin de son oreille, une remarque pleine de mauvaise volonté de son passager improvisé. Il sentit un sourire étirer ses lèvres mais resta muet. S’il ouvrait la bouche, il n’était pas sûr d’être tout à fait « normal » dans sa façon de s’exprimer. Nul besoin de crier qu’il était militaire, qu’il avait les miquettes… et qu’il adorait ce jeu du chat et de la souris organisé avec ces horreurs vivantes. Car tout effrayé qu’il puisse être, et si peu qu’il en montra – pour ne pas dire rien du tout – il trouvait absolument jouissif ce danger qui l’entourait. Toute une contradiction.

    Et puis il y eut de nouveau du mouvement sur son épaule, il fronça un peu plus les sourcils, raffermit sa prise et ralentit sa course. Il pataugeait toujours autant dans le sang, glissait toujours autant si ce n’est plus et ne tenait pas à se ramasser la gueule bêtement. Il ne dit rien, poursuivant sa route… jusqu’à ce qu’un coup de genou dans son ventre ne lui coupe brutalement le souffle, lui faisant écarquiller les yeux tandis qu’une pression douloureuse sur son poignet lui faisait lâcher prise. Il grogna sous la douleur et laissa l’autre retomber à ses côtés sans résister. Il aurait put maintenir sa prise mais il risquait ainsi que l’autre le lui brise et il avait trop besoin de ses deux mains pour risquer d’en perdre une aussi inutilement.
    Il foudroya le blondinet du regard, se redressant en tenant son poignet qu’il massait distraitement tout en fixant l’autre du regard. Il ne dit rien, muet, encore une fois, préférant se taire au risque d’ameuter les autres… ou de piquer une crise monumentale et pour le moins effrayante. Et l’autre parvint une fois de plus à le surprendre. Il lui attrapa la main sans préavis et le tira à sa suite. Trop stupéfait, Dante se laissa faire… jusqu’à courir à sa suite sans résister. L’autre ne le conduisait pas vers les affreux, alors il n’allait pas faire la fine bouche, si ? Quoique… par là, ils s’éloignaient de l’entrée, et de leur sortie.

    Le blond prononça quelques mots, murmurés tout bas. « Uh… pas si con le type. » Il serra la main de son compagnon d’infortune pour lui communiquer son assentiment et lui assurer qu’il avait comprit ses intentions et les approuvait. Il couru donc à sa suite, prenant garde à ne pas lui marcher dessus durant l’opération… ce qui fut plus difficile lorsqu’il s’arrêta brutalement. Dana manqua de lui rentrer brusquement dedans. Il resta derrière lui, se rapprochant même au point que son torse touchait presque le dos du blond. Il le laissa rester immobile, tendant l’oreille pour essayer d’appréhender l’approche d’une de ces créatures immondes. « Bon… il se magne le cul ou il attend qu’on se fasse bouloter ? Si je claque par sa faute, je le hanterais toute sa maudite existence ! » Puis l’autre parla de nouveau, l’emportant à gauche en l’informant qu’il avait une arme. Dan tiqua à ces paroles. Non mais… et lui il avait rien ! Un rictus de dérision fleurit sur ses lèvres : c’est lui qui cherchait à sauver l’autre – Dieu seul savait pourquoi – et c’est l’autre qui avait une arme. Cherchez l’erreur.

    - J’espère que tu tires mieux que tu ne souhaites rester en vie, sinon je préfère claquer de suite.

    Il serra la main du blond dans la sienne, un sourire à la fois moqueur et amusé aux lèvres. Il avait besoin de dire des conneries, de se détendre un minimum. Il avait tout le corps au garde à vous au point qu’une tension sans nom le rende sur le point de bondir à la moindre nécessité. Il était prêt à tuer, tel le fauve acculé qui voit apparaître son prédateur. Et il n’y avait rien de plus dangereux qu’un animal acculé. Rien. Surtout pas lorsque l’animal en question s’appelait Dante Sheppard et qu’il avait désespérément besoin de se dépenser.

    [Je te laisse gérer se qui se passe après, une arrivée de zombie ou autre. Je dois aller dodoter et j’ai mal au dos. Si tu veux que je modifie un truc, envoie un MP au cas où je ne serais pas sur MSN, je ne trouve pas ça génial comme post donc ça ne m’étonnera pas non plus. A demain Wink]
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeDim 29 Aoû - 13:56

    D’accord, je consentais à laisser cet inconnu me balloter au gré de ses pas, d’accord, j’acceptais qu’il m’aide, faute de trouver mieux. Seulement je refusais de faire les frais de sa débilité. Courir comme un fou vers l’entrée principale, très peu pour moi. C’était par là que tout le monde s’était sans doute dirigé, donc là où les cadavres s’amoncelaient et aussi là où les Affreux devaient être les plus nombreux. Je n’avais aucune preuve de ce que j’avançais mais je n’avais aucunement l’intention de vérifier mon raisonnement. Même dans un moment comme celui-ci, j’essayais de résonner le plus clairement possible. Je savais que dans un premier temps, j’aurais probablement réagis comme lui, me dirigeant vers l’entrée principale. Je savais aussi qu’avant de l’emprunter, j’aurais pensé à toutes les conséquences. En l’occurrence ici, la pire conséquence, c’était ce faire boulotter pour revenir à la vie, faisant grossir les rangs des… morts. Je veux bien crever, mais pas aussi stupidement. Je fais donc la seule chose qui me passa par la tête à cet instant : balancer mon genou dans son ventre et lui tordre le poignet.

    Peter-Pan grogna sous la douleur et me lâcha. Certes il aurait pu me maintenir à cette place, mais visiblement il ne tenait pas plus que cela à avoir le poignet brisé. Je retombai sur mes pieds, ressentant une joie puérile à l’idée de lui avoir fait mal, lui prouvant ainsi que je n’étais pas qu’une vulgaire patate qu’on trimbale où bon nous semble. Il me foudroya et se redressa, me dominant de sa hauteur. Pas effrayé pour un sous face à ce qu’il représentait –la situation présente dans le magasin était autrement plus préoccupante- Je lui pris la main pour reprendre notre course dans une autre direction, expliquant vaguement mon idée. Il ne protesta pas, se contentant de serrer un peu plus ma main, témoignant ainsi son accord. Je courrais donc en de grandes foulées, évitant les cadavres et essayant de me pas trop marcher dans le sang quand il était possible de l’éviter. J’avais remarqué comment l’autre avait manqué plusieurs fois de s’étaler, avec moi sur son dos bien sûr, lorsqu’il courait vers l’entrée principale, pas question donc que j’expérimente ce truc là. Prudence est mère de Sureté. La chaleur de sa main me rassurait, en quelque sorte. Elle me retenait au moment présent, à la situation présente, à mon rôle : veiller sur ce civile. Tout comme il veillait sur moi.

    Je m’arrêtai brusquement, manquant de me faire emboutir par l’autre homme. Comment je le sais ? A son torse qui touchait mon dos. Pas vraiment perturbé, plutôt stressé à l’idée de m’être paumé, je fermai les yeux, essayant de retrouver mon chemin. Les secondes s’égrenaient avec sans doute la patience bien entamée de l’autre. Mes prunelles se rouvrirent et je l’emmenai à gauche, reprenant la parole, toujours aussi bas. Ouais, j’étais armé, ça pouvais toujours servir. D’ailleurs ça montrait bien toute l’incongruité de la situation. Je me doutais que l’autre ne se baladait pas avec une arme à feu dans ses poches et pourtant c’était lui qui jouait au sauveur. N’importe quoi. Sa voix me répond et sa main serre à nouveau plus fortement la mienne. Je tournai légèrement la tête pour voir son visage… et son sourire. Bon d’accord, il essayait de détendre l’atmosphère. D’une manière un peu maladroite, il faut l’avouer, mais au moins il essayait. Alors je n’allais pas répliquer quelque chose de blessant. Je lui renvoyai un sourire amusé avec un zeste de douceur.

    - Laisse donc le gamin te surprendre encore un peu, mon vieux.

    Non, ce n’était pas dit méchamment. C’était plutôt une sorte de constatation. J’avais bien remarqué que ce type c’était laissé prendre à mon apparence svelte et ma bouille. Il avait constaté que j’étais plus fort que je n’y paraissais et cela l’avait surprit. Tout comme l’idée de prendre une autre direction que la plus évidente et d’avoir une arme. De plus je venais plus ou moins de lui avouer que j’étais un bon tireur. Certes pas le meilleur, mais je savais me servir d’une arme. Au bout d’un moment où je pus constater à quel point ce centre commercial était grand, une nouvelle intersection s’offrit à nous. Cette fois, pas d’hésitation, je continuai tout droit. Où disons que j’aurais continué tout droit si je n’avais pas vu du coin de l’œil ce spectacle macabre. Je m’arrêtai brusquement, le regard rivé vers le petit groupe accroupis auprès du cadavre, mâchouillant la chair comme si c’était naturel. Je blêmis d’un coup et eut un brusque haut le cœur. En un instant, je béni mes placards vides. Rien ne ressortit mais cela n’avait pas empêché les frissons désagréables de parcourir mon corps. Inconsciemment je venais de resserrer ma prise sur la main que je tenais, je la serrais presque à en faire mal.

    Je tremblais également, légèrement. Et j’étais bien incapable d’esquisser le moindre geste. Je sentais juste la colère monter en moi, la haine et un profond dégoût pour toutes ces créatures qui se repaissaient des humains. Les créatures avaient dû nous entendre, où je ne sais quoi car elles relevèrent la tête vers nous, puis leur corps abîmé. Le corps mutilé du nouveau mort bougea également au bout de quelques instants, venant rejoindre le groupe.

    Je reculai enfin, bousculant légèrement le corps chaud à côté de moi. Je relevai les yeux vers mon camarade d’infortune et brusquement, je fus bris d’un fou rire très incongru. C’était vraiment n’importe quoi cette journée. Non mais vraiment, il suffisait de faire le topo pour se rendre compte qu’il y avait beaucoup de choses illogiques. Toujours dans mon fou rire, lâchant la main du jeune homme, je me tenais les côtes, manquant peu à peu de souffle et ne faisant absolument pas attention aux monstres qui arrivaient lentement mais sûrement. Ce n’est que quand un raclement sonore se fit entendre derrière moi que je me calmai. J’essuyai d’un revers de manche les larmes qui manquaient de couler hors de mais yeux à cause de cette crise de fou rire et je repris illico la main de mon inconnu bagarreur. Nous reprîmes notre course vers le couloir qui bizarrement était vide. Certes il y avait encore du sang sur le sol, les murs et même le plafond, mais aucun cadavre ne jonchait le carrelage. Un coup d’œil dans le dos m’appris que nous étions effectivement suivis.

    L’instinct de survie étant ce qu’il est, j’allongeai un peu plus mes foulées, ne prenant même plus la peine d’éviter l’hémoglobine. Mes pauvres godasses ! Merde quoi, elles m’ont suivie fidèlement depuis déjà deux ans, et voilà qu’elles allaient être foutues à cause d’une attaque tout droit sortie d’un cauchemar ! Seulement le plus inquiétant n’était sûrement pas mes chaussures mais bien le fait que nous ne pouvions plus faire demi-tour et que devant nous, il devait y avoir une sortie. Si ce n’était pas le cas, on était mort. Mais la sortie devait être là, j’en étais certain. Restait à savoir si elle était gardée ou non et si elle était ouverte ou non. Mais pourquoi fermer à clé une porte de secours ? Prions, nous n’avions plus grand-chose d’autre à faire. Ha ! Voilà l’espèce de panneau tout en signes japonais qui indiquait la sortie ! Un sourire éclaira brièvement mon visage lorsque la porte grise apparu. Sourire qui s’évanouit presque aussitôt en constatant que trois monstres la gardaient. Enfin, garder était un bien grand mot. Sans arrêter ma course, je continuai comme si je n’avais pas vu les Affreux. Brusquement, je lâchai la main de mon camarade pour la porter à mon dos et prendre l’arme. Ça ferait du bruit, ça ameuterait les monstres. Ça ne me dérangeait pas le moins du monde, car vu la situation, un peu plus ou un peu moins… je devais juste buter ceux devant nous avant que ceux de derrière ne nous rattrape et nous boulotte.

    J’enlevai rapidement la sécurité, vérifiant tout aussi rapidement que l’arme était chargée puis visai et tirai un premier coup visant le cœur. Un moment de flottement dans lequel le bruit du coup de feu donnait l’impression de flotter encore. Le monstre avait reculé sous l’impacte… puis avait repris sa marche, l’air de rien. Là se fut un moment de flottement dans ma tête. Je reculai d’un pas, ne comprenant pas du tout ce qui se passait.

    - Enfin… C’est impossible…

    Évidence énoncée à voix haute. Seulement ce que j’oubliais de dire, c’était que depuis le début de l’attaque, rien n’était vraiment possible. Alors mon esprit reprit son analyse. Dans un moment aussi critique, je préférais ça à la panique. Soit ils étaient immortels et dans ce cas nous étions tous, le type, moi et les autres survivants, dans une merde insurmontable, soit les armes a feu ne leur faisait rien. Soit ils avaient un point faible et il fallait le trouver au plus vite. J’espérais vaguement avoir une idée, avoir l’assistance du Saint esprit avant de faire un rictus moqueur. C’est ça. Le saint esprit. S’il existait vraiment, il n’aurait jamais permit que quelque chose de similaire ne se produise ! Je relevai mon arme, visant un autre point faible de tout humain normal qui se respect: la tête. C’était sans compter un point que je n’avais pas vraiment prit en compte. Une rapidité certes un peu étonnante. Avant même que je ne puisse réagir, la douleur éclata dans mon ventre, me coupant littéralement le souffle et me faisant valser contre un mur sur lequel je glissai, à moitié étalé dans du sang poisseux. Le sol serait sans doute plus stable que mes jambes. De plus j’avais quelques points qui dansaient à présent devant mes yeux.

    Il s’est passé quoi là ? C’était quoi qui m’avait touché avec cette force ? Bordel, mon arme… Je me forçai à relever la tête pour constater qu’elle gisait trop loin hors de ma portée. Et de celle de mon camarade. Je me remis le plus rapidement possible debout, vacillant légèrement, ayant un nouveau haut le cœur, suivit de près par un gémissement de douleur. Je postai ma main à mon ventre plus qu’endoloris. Bon… Je relevai légèrement le genou approchant ma chaussure de mes mains afin de ne pas devoir me baisser. Et je sortis la dernière arme que j’avais, un simple couteau de combat. Je regardai le jeune homme avant de ricaner. Cela ne servirait peut-être à rien, mais mieux valait ça que rien du tout.

    - Prends-le. Vais récupérer l’autre. Faut bouger. Tout de suite.

    Ma voix était quelque peu sifflante, mais je m’en fichais pas mal. J’avais fourré le couteau dans ses mains, il le prendrait de gré ou de force. Maintenant restait à savoir comment récupérer l’arme à feu. C’était notre seule chance de salut. Et la porte devant nous. Les Affreux derrière nous, alerté par le bruit. Fallait faire vite.

[Si tu veux que je change quelque chose XDD vu qu'il est long et la fin bizarre -_-]
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeDim 29 Aoû - 23:21

    Courir ne le dérangeait pas outre mesure, d’autant qu’il avait une assez bonne endurance pour pouvoir s’y lancer sans crainte de finir sur les rotules et le souffle haché. Comme tout un chacun, il risquait de finir essoufflé, mais moins que la moyenne puisqu’il prenait bien garde à pouvoir faire face à toute situation. Toutes… sauf celle là. Putain, qui aurait un jour pu imaginer un tel scénario digne des plus mauvais films du genre ? Une virée en solitaire pour un fastfood puis direction le magasin de bonbons… et voilà que l’invasion zombie surgissait. Elle était où la caméra cachée ? John était-il derrière cette mauvaise blague ? Ou s’agissait-il peut-être d’une vengeance très bien organisée pour lui reprocher la mort de Thomas ? Après tout… on pouvait considérer que si le blond était mort, c’était en partie de sa faute. Il était responsable du décès de son seul et meilleur ami. Cette pensée lui fit mal. Il ressentit comme un poids dans sa poitrine et comme une sensation de piqure au niveau des yeux. Il détourna le regard, chercha à apercevoir leurs poursuivants le temps de reprendre ses esprits, histoire que son compagnon – qui le devançait – ne le voit pas s’il venait à se retourner. Il n’était pas un homme faible. Loin s’en fallait. Il avait le courage de faire ce qu’il fallait faire, et quand il fallait que cela soit fait. Il avait la capacité de faire abstraction de ce qu’il ressentait pour mener à bien sa mission si cela n’impliquait pas la mort de ses compagnons… mais parfois c’était inévitable. Il avait le courage et la détermination. Mais il avait aussi pour lui le manque d’attention, d’amour et de moyens dans sa famille, et même s’il rechignait à montrer quoique ce soit, il en était toujours autant marqué. Il pouvait bien montrer autant d’indifférence et de mépris qu’il voulait, il restait un homme. Un père toujours absent si ce n’est quelques rares journées volées, le temps qu’il parte pour le japon où il avait une véritable famille qui l’attendait. Une mère rarement en permission qui préférait son unité et ses missions à son propre fils. Elle l’aimait, c’était certain, mais pas autant que le danger ou la complicité qu’elle avait réussi à établir avec son équipe. Toute sa vie durant, avant d’entrer dans l’armée, il n’avait connu que quelques écoles où il avait toujours fini par faire la loi puis par être renvoyé… il avait surtout connu un bungalow militaire miteux où il avait grandit. Une chambre, un salon, une cuisine qui communiquait avec le salon… et une salle de bain adjacente à un autre baraquement. Lui, il avait dormi sur le canapé toute sa vie.

    Il n’avait jamais été vraiment dépensier. Très peu jeu vidéo, surtout pas avide de nouvelles technologies – la preuve en était qu’il n’avait pas de téléphone portable – en dehors de son casque et de son baladeur, il n’avait en outre jamais dépensé plus que ce qu’il fallait. Un rêve pour tout adolescent qui se respecte. Ces cinq années passées à l’armée et la rémunération qui l’accompagnaient se trouvaient toujours sur son compte en banque, à peine entamé par son départ pour le japon et ses récents achats de vêtements et autres nécessités quotidiennes.
    Alors, non, il n’était pas un homme faible. Seulement toute personne à son talon d’Achille, et celui de Dante se trouvait dans son incapacité à avoir sauvé la seule personne qui comptait réellement dans son monde. Pourtant il n’avait jamais ressentit le besoin vital de se trouver aux côtés du blond. Il avait toujours été une figure immuable de son monde. Il avait cru que, même en quittant l’armée, il l’aurait retrouvé quelques temps plus tard lors d’une permission. Ils seraient alors partit en balades, se seraient disputés, amusés et battus... jamais il n’aurait cru que cet abruti aurait finit par claqué peu après son départ. Et, comme tout un chacun, il avait un point de non retour. Et il était sans doute sur le point de le franchir. Il tentait de ne pas trop y penser, mais il allait craquer si on ne l’y aidait pas un peu. Et puis il y avait aussi cette merde noire dans laquelle il était fourré, le blond insolent qui l’accompagnait. Blond… Comme Thomas. Etait-ce pour ça qu’il l’aidait ? Certainement pas. Il n’était pas du genre à agir par « il est comme lui, alors je vais l’aider ». Non… aucun doute, ce n’était pas pour ça.

    Il reprit sa course, regardant de nouveau devant lui, ayant parfaitement fait confiance à l’autre abruti pour ne pas le planter. Il soupira très fort, tentant de dénouer le nœud qui s’était formé dans sa gorge à la pensée de l’autre Blondie désormais six pieds sous terre. Il n’avait même pas été à son enterrement.
    La réplique de son compagnon, lui aussi ayant comprit son intention de détendre l’atmosphère, tomba à l’eau. Lunatique s’il en était, Dante n’était plus d’humeur à essayer de rire. Il était plutôt d’humeur à se coller dans un coin et à pleurer tout son soûl, ou à se défouler contre tout ce qui bougeait pour atténuer cette douleur outrageante dans sa poitrine. Ce n’était pas humain, d’avoir mal à ce point. Il esquissa un pauvre rictus en réponse, qui ressembla davantage encore à une grimace maladroite qu’à autre chose. Thomas était mort, lui était en vie… mais sans doute qu’il ne tiendrait pas les jours qui suivraient si les mêmes horreurs avaient lieu à l’extérieur.

    Puis, à nouveau, tout s’arrêta. Une fois de plus, il manqua de rentrer dans son compagnon d’infortune… enfin, il ne manqua pas ; il lui rentra dedans. Pas violemment, mais suffisamment pour le bousculer légèrement. Il grogna quelques imprécations… avant de tomber sur l’infâme spectacle. Une moue dégoûtée plissa le coin de sa bouche tandis qu’il détaillait le spectacle pour le moins sinistre qui avait lieu. Il ne ressentit pas tellement de peur, de rage ou quoique ce soit d’autre. Seulement du dégoût. Profond. Viscéral. Cette chair rouge arrachée, cette masse de monstres agglutinée autour d’un cadavre qui, d’ailleurs, se releva en même temps que les autres se tournèrent vers eux. Expressions vides, regards vagues, dos courbées et les membres immobiles. Des zombies. Rien de plus, rien de moins… juste l’étape encore en dessous de l’être humain. Si c’était possible.
    Il sentit la main tenant la sienne se resserrer à lui faire blanchir les jointures. La douleur n’était pas excessive, pas mais agréable pour autant. Il grimaça, tout à coup plus concerné par la douleur dans ses doigts devenus gourds que par le spectacle répugnant qui avait lieu un peu plus loin.

    Blondie recula, se retrouvant presque collé à son torse tandis qu’il relevait ses yeux d’un vert intense vers lui. Il y lut toute la haine qu’il ressentait, la colère noire et le dégoût non moins puissant. Il resta de marbre, inexpressif face à ce visage tout en expressions négatives et poussées à leur extrême. Il se contenta de le regarder, imperturbable, la tête penché vers lui. Ni atteint par la rage, lui qui, quelques instants plus tôt, était aussi enragé qu’un animal sauvage et sur le point de refaire le portrait de cet homme, ni par la colère alors qu’il en était plein il y a si peu de temps. Et tout dégoût qu’il ressentait, il n’apparaissait nullement sur ses traits. Inexpressif. Ses yeux rouges étaient brillants, tout en calme attentif et en peine relayé si loin qu’il était presque impossible de le percevoir. Et puis il y avait la question muette qu’il tentait presque de faire passer par son seul regard : « Et tu es prêt à crever pour des morceaux de chair ? »
    Parce que c’était tout ce qu’il voyait à cet instant précis. De la chair, humaine, certes, mais de la chair quand même. Lui-même n’était fait que de viande, d’os et de nerfs, il n’était rien de plus qu’une créature comme les autres. Pourquoi se battre pour la survie de cette engeance maudite quand cette même engeance se reposait sur un système qui détruisait tout ce qui lui permettait de survivre ? Il n’aimait pas l’être humain, ne s’aimait pas lui-même. Il vivait… mais n’attendait rien. Que ce soit de la vie ou des autres. Il n’attendait rien.

    Et puis l’autre éclata de rire.

    Incrédule, Dana cligna des yeux en observant l’autre se bidonner comme le sale enfoiré qu’il était. Il lâcha sa main pour se tenir les côtes tandis qu’il profitait d’une belle marrade à laquelle il était bien incapable de participer. Il se contenta de l’observer se tenir les côtes, mort de rire au point d’en avoir les larmes aux yeux… tandis que les monstres approchaient de leur démarche chaloupée et mécanique.

    - Dis donc, t’as pété un joint ? Juste pour savoir, parce que si c’est le cas je te plante là. Je tiens pas à crever pour ta pomme, connard.

    Mensonge. Encore. S’il le fallait, il attraperait ce sale bâtard par les cheveux pour le trainer jusqu’à la sortie, où qu’elle soit. Tout, plutôt que d’être seul. Seul avec lui-même, lui-même et ses regrets. Il craignait trop, tout à coup, d’abandonner après avoir trop mûrement réfléchit à ce qui avait été sa vie. A cela, l’autre répondit en s’essuyant les yeux, en attrapant sa main et en reprenant la course. Cette fois non plus, Dante ne réagit pas. Il peinait à suivre les états de son compagnon. Entre rire et larme, il n’aurait trop sut où il devait ployer avec cet hurluberlus qui hurlait de rire face à un spectacle digne d’un mauvais film d’horreur. Il secoua la tête, le suivant en courant, dérapant sur les couches de sang qui recouvrait le sol en carrelage, se rattrapant toujours de justesse et manquant parfois de s’étaler de tout son long. Ces godasses n’étaient décidément pas quelque chose à mettre quand on avait des carnivores au cul.
    Puis la sortie fut bientôt indiquée. Du moins l’imaginait-t-il : il avait un petit peu de mal avec les caractères japonais. Lui, il était habitué aux caractères occidentaux, pas orientaux, merde à la fin ! Et son père pouvait bien gueuler tout ce qu’il savait, il n’en avait rien à foutre ! La porte grise apparut… et ses gardes imprévus aussi. Dante dévoila les dents dans un rictus animal tandis que l’autre lâchait sa main pour attraper son arme. « Tiens, j’avais oublié cette couille là aussi. On est tiré d’affaire s’il tire aussi bien qu’il le prétend » … et il tirait bien, effectivement, songea-t-il en voyant la balle se ficher dans la poitrine du monstre, le faire tituber en arrière… pour le laisser bien indifférent tandis que la détonation raisonnait encore dans les couloirs, rameutant sans doute les derniers zombies qui ne leur couraient pas encore après.

    - Ah ben bravo. Non seulement je me coltine un enfoiré irrespectueux et incapable, mais en plus ces affreux sont résistants aux balles ! Qu’ai-je fait pour mériter pareille couille !?

    Il eut un rire grinçant… qui se coinça dans sa gorge lorsqu’il vit le corps de son compagnon voler pour percuter le mur à côté de lui. Il cligna des yeux le temps d’intégrer l’information… et réagit aussi sec. Le zombie était trop prêt, beaucoup trop prêt. Il se baissa, faucha les jambes de la créature et d’un mouvement pour le moins acrobatique, lui abattit son talon sur la trachée. Il se releva d’un bond et s’écarta des deux autres tandis que le troisième se relevait, pas le moins du monde affecté par le coup normalement mortel qu’il venait de recevoir. Dante grimaça. L’arme à feu était hors de portée, trop proche des zombies. Il voulait bien risquer sa peau en exécutant un roulé boulé bien orchestré… sauf que ça pouvait impliquer une transformation en zombie qu’il était griffé dans la foulée. Il ne savait pas dans quelle condition on devenait comme eux… si ça se trouve, c’était seulement en partageant leur air !
    L’autre s’était relevé, lui fourrant un couteau de survie dans les mains. Il haussa les sourcils et parla d’une voix pleine de sarcasmes et d’ironie :

    - C’est ça. A toi l’arme à feu, à moi le couteau. C’est pas juste ! Et tu m’avais parlé d’une seule arme, bâtard !

    Il sourit quand même, se fichant pas mal de l’arme qu’il recevait. Il était tireur d’élite dans son genre, il pouvait très bien se servir d’un M24 que d’un M16 ou d’un Colt, mais le couteau lui convenait aussi… bien que le corps à corps était pour le moins dangereux. Jusqu’à quel point ces créatures étaient-elles contagieuses ?
    Il serra les dents et s’élança.

    - Chope ton flingue dès qu’ils sont à terre. Ne les approches pas. On est sortit en un rien de temps, affirma-t-il.

    Il n’était pas aussi sûr de lui, mais il faisait confiance à l’autre pour lui faire sauter la boîte crânienne s’il devenait une de ces horreurs là. Alors il s’approcha sans trop de crainte, courant autant qu’il put, s’accroupissant au dernier moment pour passer sous le bras de l’autre… et lui ouvrit la gorge d’une oreille à l’autre, lui donnant un violent coup d’épaule dans la poitrine pour le faire basculer en arrière. Pas le temps de l’achever en lui plantant la lame dans l’œil que les deux autres étaient sur lui. Il serra les dents, bondit entre les deux, roula sur lui-même et sectionna d’un aller retour simple et efficace les tendons de leurs genoux, les clouant au sol. Même sans la douleur, il est impossible de bouger un genou si les tendons ne sont pas avec. Du moins le croyait-il. Il n’était pas sûr que la lame résisterait s’il tentait de leur trancher la tête, ce n’était pas un sabre après tout. Il donna donc un violent coup de coude dans leur nuque, les abattants au sol presque aussitôt après son premier coup de couteau.

    - Maintenant ! Cria-t-il à l’autre.

    Il banda les muscles de sa jambe et abattit son pied sur le crâne du monstre le plus proche… et se fit un mal de chien à la cheville tandis que la tête explosait sur le carrelage du couloir. Si le sol avait été en bois ou autre, il se serait plus fait mal qu’il n’aurait obtenu un résultat concret. L’action total, d’un bout à l’autre, n’avait pas mit plus de quelques secondes. Habitué au travail rapide et efficace, en équipe, il s’était déplacé avec une efficacité et une précision remarquable. Pas une once d’élégance dans ses mouvements, dans ses déplacements, juste une efficacité brute, sans plus.

    [2 435 mots XD, pas fait exprès. J'espère que tu aimes, même excuse qu'hier : tard, mal au dos, fatigué XD. A demain ! Wink]
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeLun 30 Aoû - 11:47

    J’étais doué au tire. Comme n’importe quel militaire, je savais me servir de ce genre d’arme. Cela faisait partie de la formation après tout, si tu ne savais pas tirer, tu étais recaler, si tu avais une mauvaise condition physique, tu étais également recaler. Je me souviens parfaitement qu’à mon arrivée à l’armée, peu après mes seize ans, j’avais eut droit à un magnifique discours pour bien me faire comprendre que j’étais jeune et que ce que je voulais faire était dangereux, que je n’étais qu’un gamin et bien d’autre chose. Après, direction le centre médical où évidemment tout était en ordre. C’était l’entraînement qui venait ensuite qui m’avait complètement et littéralement tué. J’avais une condition physique moyenne, quoi qu’un peu plus élevée que ceux de mon âge grâce au sport de combat que je faisais… N’empêche que l’entraînement que l’on faisait subir aux futurs soldats était vraiment épuisant. Rajouter à cela les cours puisque je n’étais pas encore majeur et que je n’avais aucun diplôme, plus les cours théorique sur les stratégies, survie, armes et autres machins que dispensait le centre… C’était des journées bien remplie où on terminait tard et se levait tôt. Ça avait été mon enfance. Mais cela avait servit. Ho oui, ça était utile ! En guerre, durant un combat, face à un ennemi armé… Ou maintenant face à une gueule de zombie… J’étais doué mais pas le meilleur.

    Pourtant cela aurait dû suffire à tuer un être humain. La balle avait bien touché l’endroit exact où était censé se trouver le cœur. Et tandis que je tentais de réfléchir pour comprendre ce qui ne fonctionnait pas, pourquoi l’Affreux continuait à marcher, à peine gêné par le coup… que je fus plutôt brutalement arraché à ma réflexion. Le coup avait été violent, ça oui. Beaucoup plus qu’un simple coup. Je m’écrasai contre le mur, glissant au sol, me couchant à moitié et le souffle coupé sous l’impacte. Je voulais tousser et cracher mais rien ne venait. De plus mon arme avait été projetée plus loin, bien trop loin. Je clignai des yeux plusieurs fois et me relevai non sans mal. Le coup dans le bide, c’était vachement douloureux. J’espérais n’avoir rien de cassé mais disons qu’à cet instant précis, ce n’était pas le moment de vérifier. Je pus enfin reporter mon attention sur le spectacle. Au moins l’autre andouille avait su éviter le zombie. Il n’était ni sonné ni blessé. Ce qui n’était pas plus mal. Je récupérai mon couteau, hésitant une fraction de seconde avant de le fourrer dans les mains de mon compagnon d’infortune.

    Certes, c’était une arme un peu risible en cet instant, mais c’était mieux que rien. Sans compter qu’à partir du moment où il la prendrait, je serais vulnérable. Il pouvait bien râler ce con, lui une vulgaire arme blanche et moi une belle arme à feu… encore fallait-il l’attraper ! Je ricanai à ses mots. A chacun ses secrets mon vieux… Je n’allais quand même pas t’avouer que j’avais deux armes ! Faut toujours garder un atout dans sa botte. Ouais, ici c’était particulièrement bien tourné vu que le couteau avait été glissé dans mes pompes. N’empêche que, malgré ses protestations, il prit le couteau. Pour s’élancer sans crainte ni hésitation vers le trio de morts. Belle affirmation qu’il lance. « On est sortit en un rien de temps. » Plus facile à dire qu’à faire. N’empêche que c’était tout ce qu’on pouvait faire à moins de crever. Et pas question que je rejoigne la troupe des Affreux. Je préférais encore m’exploser la tête ! Et quand je dis ça, j’en étais fort bien capable. Quand je dis quelque chose, en général je le fais. Je tiens toujours mes promesses. Ou je tente de les tenir en tout cas. Pour ça que je n’abuse jamais du « je te le promets. »

    Je regardai l’autre homme s’élancer donc, faire son petit numéro plutôt efficace. Un monstre avec la gorge béante pissant le sang qui tombait en arrière remuant bêtement des bras pour ralentir sa chute. Mais déjà les deux autres se précipitaient vers l’humain qui les attaquait. A cet instant, je bougeai. Je ne suivis pas vraiment la suite, juste d’un œil distrait, histoire de savoir si mon compagnon s’en sortait sans trop de mal. Aussi lorsqu’il me cria « maintenant » Il ne me restait plus énormément de distance à couvrir. Je sautai sur le sol, faisant un beau roulé-boulé, choppant l’arme au vol. Dans un même mouvement, un genou à terre, l’autre replié contre mon torse, les bras tendus, je tirai avec un calme froid effrayant. Cette fois j’avais visé la tête. Elle explosa dans un gerbe de sang parfaitement immonde. Cela ne m’atteignit pas le moins du monde.

    Je me relevai pour voir que l’aitre avait aussi réduis la boite crânienne d’un autre monstre. Il nous en restait plus qu’un et il était hors de question de gaspiller encore du temps et de l’énergie pour le butter. Surtout que les renforts arrivaient déjà. Un coup d’œil dans mon dos et mon sang se glaça.

    Bordel de merde.

    Fallait se casser d’ici en quatrième vitesse. Je me précipitai sur la porte grise, sachant par avance que l’autre me suivrait. Je tournai la poignée… mais la porte resta figée. Il doit y avoir un dieu, quelque part, qui m’en veux. Ou à l’autre. Ou à nous deux. Et il se marre bien en nous voyant nous démener. Pas question que je sois la marionnette d’un quelconque enfant jouant avec sa formière ! J’avais retrouvé cette rage qui me prenait en guerre, en situation critique. La rage de vaincre, de survivre à ses ennemis et surtout, de tout faire pour leur pourrir l’existence. Une détente et mon pied toucha un point sensible de la porte. Elle trembla. J’avais mal à la jambe, d’ailleurs, on n’ouvrait pas une porte ainsi à moins de vouloir se péter les muscles, mais je n’avais pas vraiment d’autre choix à l’instant ! Nouveau coup, la porte tremble toujours mais refuse de s’ouvrir. Doit y avoir un faut contacte qui la verrouille. Chiotte. Nouveau coup, plus puissant et la porte céda. Personnellement j’avais envie de sauter à cloche pieds… Tant mon talon m’élançait. Je ne pris pas le temps de faire cette dance que je laissai passer mon compagnon en premier pour le suivre immédiatement sur l’escalier métallique et grillagé.

    Pour gagner du temps j’aurais pu exploser la porte avec le flingue, mais je me refusais à gaspiller des balles pour quelques chose que mon corps savait faire. Et bon sang que l’air de dehors me faisait du bien ! Même si l’odeur ambiante était toujours aussi détestable. Je ne pris ni la peine de regarder derrière moi ni de voir ce qui m’entourait. Je refusais dans un premier temps d’identifier ce qui se déroulait autour de nous. Ce n’est que sur le plancher des vaches que je consenti-fort obligé d’ailleurs- à voir ce qui nous entourait. C’est chiant. J’avais raison de ne pas trop espérer être au calme une fois dehors. C’était pire ici que dans le magasin. Plus de hurlements stridents, plus de sang et d’horreurs. Je me croirais retourné en pleine guerre. Sans équipement, sans étant vraiment armé pour le combat. Je me mordis la lèvre, m’empêchant de jurer copieusement. La pensée que mon père voudrait me laver la bouche à coup de savon en entendant mes mots fleuris me fit sourire. Je secouai la tête et récupérai la main du jeune homme, comme si… c’était naturel. Elle retrouvait sa sœur comme si elle avait un besoin de la sentir contre elle. Besoin de se faire rassurer ? Besoin surtout de savoir que je n’étais pas le seul humain encore en vie dans cette fichue ville.

    Bon… Par où ? Mon appartement était loin. Plus ou moins une demi-heure en courant à bonne allure. Avec une horde de monstres baveux, ça serait beaucoup plus long. Je fais quoi maintenant ? Inconsciemment je voulais plus que tout sauver ce jeune homme. Il semblait… aussi largué que moi mais ne voulait pas spécialement le montrer. Et puis je me sentais responsable de sa personne. Depuis le moment dans le magasin jusqu’à maintenant…

    - Au parc.

    Je décrète ça de but en blanc, espérant vaguement que ce lieu naturel nous fournirais un lieu de refuge minimum jusqu’à ce que je trouve autre chose, de mieux. Et j’espérais aussi vaguement que l’autre m’aiderait dans cette recherche.
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MessageSujet: Re: Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé]   Je suis ici contraint et forcé ! [Terminé] Icon_minitimeLun 30 Aoû - 18:03

    Il était désagréable de se rendre compte combien les gens pouvaient compter pour soi. Trop, pas assez… et puis il y avait ceux qui se gravaient bien inconsciemment dans le cœur des autres… et qui y laissaient une brûlure qui finissait toujours par devenir douloureuse. Dante n’était pas une de ces personnes qui craignaient le contact des autres, de trop apprécier quelqu’un et d’en souffrir après. S’il aimait quelqu’un, d’une manière ou d’une autre, il ne regrettait pas de l’avoir connu et acceptait la souffrance occasionnée sans rien dire. De toute façon, pour le peu de fois où il s’autorisait ce genre de folie, il n’avait pas grand-chose à craindre. Il n’aimait personne, pas même sa propre mère ou son propre père, les deux n’ayant, à son sens, que le nom.
    Dans tous les cas, Thomas était un de ces gens qui s’incrustait dans la vie des gens, sans s’en rendre compte, et prenait une importance insoupçonnée, ne laissant guère le choix à son entourage. Et si Dante regrettait de souffrir à ce point pour une personne qui n’avait jamais été autre chose qu’un simple ami, il ne regrettait pas de l’avoir connu. Il s’en voulait juste d’avoir mal… d’être faible à ce point.

    Enfin, à cet instant précis, il songeait plutôt quelque chose comme « putain de porte à la con » ou alors « Non mais il va se magner le train !? Pas que ça urge, mais ça devient dangereux ! » Il donna un violent coup de pied, en même temps que l’autre, serrant les dents lorsque la douleur remonta jusque dans son genou, envoyant la porte claquer contre le mur. Il jeta un regard derrière lui et le hâle de sa peau devint tout à coup moins visible. Les affreux étaient proches, beaucoup trop proches. Il s’élança, passant devant le blond. Ce n’était pas une manière de dire « tu peux crever, j’en ai rien à foutre » mais cela semblait être l’intention de l’autre, alors… pourquoi résister, peut-être qu’il avait une idée. Pour sa part, Dante n’était pas le moins du monde intéressé par la perspective de rester une seconde de plus près de cette maudite porte. D’autant que, s’il n’hallucinait pas depuis le début, ces abrutis avaient une force démesurée. Dévaler les escaliers ne fut pas bien difficile. Il faut dire, avec des marbrés pareils, la douleur devient vite futile et on apprend bien vite à cavaler pour rester en vie.

    La main de Blondie retrouva la sienne, et il sentit un infime sourire étirer le coin de ses lèvres. La chaleur de cette autre main lui avait très légèrement manqué, et… il ne l’avouerait pour rien au monde, mais il aimait bien la sensation d’avoir une main dans la sienne. Dan se laissa diriger, pour une fois, se fichant pas mal de l’endroit où il allait. Non, il n’était pas apathique et pas le moins du monde déconnecté du monde, c’était juste… qu’il avait besoin de se poser quelque part et de réfléchir activement à la situation. Et tant que Blondie serait là, à lui tenir la main, il sentait qu’il n’arriverait pas à réfléchir correctement. Cet abruti était comme un parasite pour lui. A chaque fois il revenait à sa présence. Il eut un tic, suivit d’un « tsk » dédaigneux tandis qu’il détournait le regard, détaillant les lieux pour se divertir un peu et ne plus penser à l’autre parasite.
    Finalement, comme il l’avait pensé, le dehors était la réplique même de l’intérieur du centre commercial : une fin du monde sanguinolente et absurde. Des morts vivants partout, pas un seul cadavre en dehors de certains qui n’étaient plus recouvert de chair, réduit à l’état de squelette dévoré par ses pairs. Du sang, partout… et les geignements répugnants de ces monstres. Leurs grondements. Ils étaient bas, vibrant, trop bas sans doute pour représenter un véritable bruit. Même les animaux s’étaient tut. Le monde lui-même semblait retenir son souffle.

    - Le parc ? Quoi ? Tu veux camper à la belle étoile, crever au milieu de la végétation ? Ou jouer à Rambo ?

    Il eut un sourire en coin qui exposa une de ses canines, souriant d’un air à la fois amusé et moqueur. Le parc, ça ne le dérangeait pas. Dormir à même le sol non plus… et il se sentirait sans doute plus à l’abri lorsqu’il serait entouré de végétation, pas avant. Retourner en ville n’était pas envisageable pour le moment.
    Arrivé non loin du parc, Dante eut un autre de ses sourires. A la fois pervers et machiavélique celui-là.

    - Eh bien Monsieur Mouche, que diriez-vous d’appliquer votre propre conseil, hm ?

    Il sourit d’un air moqueur, tirant le jeune homme à sa suite tandis qu’il s’éloignait de l’entrée principale du parc. Il le traina jusqu’à atteindre un coin aussi silencieux que le reste de la ville.

    - On va grimper par là.

    Sur ce, il sauta, agrippa les barreaux et se hissa vers le haut avant de sauter de l’autre côté, atterrissant dans les broussailles dans un bruit discret. Il resta accroupit, attendant que l’autre le suive dans la manœuvre… ce qu’il fit. Dans un bref sourire, il bondit sur l’autre, l’emportant dans son élan et l’écrasant presque sur le sol moelleux du parc. Il resta étendu de tout son long sur lui.

    - Je crois qu’il y en a un pas loin, souffla-t-il tout bas avec un air tout à fait sérieux.
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