Repos des guerriers

Invité

"Courons ! "

A ce mot, je m'étais élancée à sa suite, tout de même un peu stressée à l'idée de devoir m'approcher de ces choses. Heureusement, celles-ci allaient s'agglutiner devant le panneau de fer sur lequel l'américain avait envoyé un caillou dans le but de le faire résonner. Ça avait fonctionné ! Ces idiots cadavériques s'étaient laissés berner ! Je retins un rire nerveux.

Le portail était juste devant nous, clos. Pas totalement - Dame Chance ne nous avait donc pas encore abandonné ! - il me suffis de presser la poignée et de pousser légèrement pour que cela s'ouvre. Je le fis très lentement, malgré la peur qui me tiraillait les entrailles, car je savais que ce portail avait tendance à crisser. Il émit juste un tout petit grincement, mais qui fut suffisamment fort pour faire tourner la tête de quelques zombies. J'agrippai le bras du militaire et le força à rentrer, refermant le lourd portail de fer le plus calmement possible. Après quoi, je me hâtai d'aller jusqu'à la porte d'entrée.

Bêtement, je m'apprêtais à sonner. C'était plus par habitude que par débilité profonde, bien sûr, et je me mordis la lèvre pour me rappeler à l'ordre. Je sortis le double des clés, que je possédais depuis belles lurettes, enfant, depuis qu'elle avait emménagé ici, et introduisit la bonne clé dans la serrure. Celle-ci se déverrouilla sans problèmes et la porte s'ouvrit sur un hall d'entrée plongé dans l'obscurité.

Un bon point, il n'y avait aucune trace de sang. Mon cœur, qui s'était emballé lors de notre petite course, retrouva un rythme plus serein. Je fis un pas dans l'entrée et chercha mon amie des yeux. Il faisait sombre, ce qui n'était pas chose normal aux yeux de quelqu'un qui connaissait depuis des années l'habitante... Je m'avançai encore plus, fis signe au soldat de fermer la porte à clé, et alluma la petite lampe à abat-jour qui trônait sur le petit buffet, seul meuble qui trônait dans le couloir d'entrée.

J'allais appeler doucement mon amie pour savoir si elle bien ici quand un katana surgit de l'ombre et passa sous mon cou. J'eus le réflexe de reculer. Mais l'arme ne bougeait plus. Un visage s'avança hors de l'ombre, un visage que je ne connaissais que trop bien. Une jeune femme aux cheveux auburn se jeta alors à mon cou, et je fus choquée de voir dans ses traits, qui étaient d'ordinaires toujours souriants et vaillants, le sentiment de la peur. Ses yeux bleus étaient rougis à force d'avoir pleurés. Je ne la reconnaissais pas.

« - Sachi' ? » demandai-je, incertaine.

La jeune femme me regarda droit dans les yeux, comme si je revenais de loin. Elle hocha la tête et m'enserra à nouveau.

Au bout de quelques longues minutes, elle finit par me lâcher et par remettre son arme dans son fourreau. Je la vis ensuite se figer en voyant mon camarade de survie. Mais elle ne dit rien et partit tout simplement à la cuisine. Je la suivis. Elle se mis à préparer du thé. Je préférais me taire. Elle était en état de choc, mieux valait la laisser se calmer d'elle-même. Je poussais l'une des chaises et fis un signe de tête à Lukas pour lui indiquer qu'il pouvait s'y asseoir. Moi-même, je pris une autre chaise et m'y installai. Mon regard restai posé sur Sachiko qui continuait, comme une automate, à mettre de l'eau à bouillir et à préparer les tasses et les sachets de thé.

Ca aurait été bien trop bête ... Juste ... Bête . Inqualifiable-ment débile juste pour deux cent mètres de mourir comme des cons .... Tant mieux si ces salopards de mort-vivants se sont bien faits avoir ! Mais bien sûr , tellement ils sont bêtes , ils ne se sont rendus compte de rien ... Dans le cerveau à moitié déchiqueté , ils ont que du gâteau , du gâteau d'humain par contre ... de vrais bêtes sanguinaires. Dès que je les voyais , à chaque fois j'étais pris d'une envie soudaine de tous les dégommer jusqu'au dernier ... Avec leurs intestins mal rangés et leur peau en décomposition ...
Non mais il se sont vus ? Ils devraient faire preuve d 'un peu de tenue même si ce sont des cannibales bougeant uniquement par une force mystérieuse et assoiffée de sang.

Nous arrivâmes enfin devant le portail salvateur , un joli portail en fer forgé noir dont le système d'ouverture était une poignée. Il était grand et avait l'air assez solide pour résister à pas mal de vagues de ces choses.Vue de dehors la résidence avait l'air d'être assez grande , et qui dit grande dit abris , issues de secours ou passages secret. Mais plusieurs questions me turlupinaient encore ... Y aurait il assez de nourriture pour trois survivants? Et si les zombies réussissaient à passer serions nous en mesure de nous défendre? Toutes ces questions se retournaient dans ma tête ...

Jusqu'à ce que le léger grincement du portail que Lynn venait d'ouvrir se fit retentir et me sortis de mes pensées .Je tournai ma tête en vitesse vers les ennemis ou plutôt ces 'choses'
pendant que je les regardaient , je fus interrompu par un bras que me tirais vers la maison.

Une fois à l'intérieur , tout était sombre puis un Katana se posa sous la gorge de la jeune femme qui m'accompagnait , quelques minutes plus tard , il disparut et une jeune femme sortit des ténèbres. Elle fit du thé puis sur un ton interrogatif je questionna:

"-Pouvez vous nous raconter votre histoire depuis que tout cela a commencer mademoiselle ? "

Invité

La jeune femme se retourna vivement, comme si elle était effrayée par la voix grave de l'américain. Je lui adressais un regard doux et elle se décrispa un peu. Mais elle semblait peu encline à parler. Je la comprenais, Sachi' avait beau être une personne vive et enjouée, elle n'en restait pas moins un être humain comme les autres. Sa vision du monde était différente de la mienne, mais cela ne nous avait jamais empêchées de nous entendre comme des sœurs. Elle, elle était plutôt quelqu'un de léger et d'imaginatif, tandis que moi j'avais un esprit beaucoup plus terre à terre. Peut-être était-ce pour cela que je ne m'étais pas affolée plus que de raisons faces aux choses qui rôdaient dehors. Pour moi, qu'importe ce qu'elles étaient, elles voulaient nous manger, donc seule solution pour s'en sortir : se battre.

Sachiko finit par relever timidement les yeux, et elle croisa nerveusement les mains.

« - Je sortais faire mon jogging en fin de matinée et ces... - elle marqua une pause, la gorge nouée - Bref, c'était déjà dehors... »

La carafe d'eau siffla. Mon amie se hâta de l'ôter du feu et d'emplir les trois tasses qu'elle avait déjà préparé. Elle nous les servit ensuite et s'installa sur la chaise restante, entre Lukas et moi. Je m'efforçai de lui offrir un sourire qui se voulait rassurant, mais je n'étais vraiment pas douée pour ça. Alors je me mis à réfléchir, rapidement, à nos nouvelles options. C'était le seul moyen de me faire dé-stresser.

Alors résumons, si vous le voulez bien. L'armée d'auto-défense bloque l'aéroport et semble prête à tirer sur quiconque veut y pénétrer, donc inutile d'essayer de reprendre un avion en sens inverse, - et qui sait, si par malheur, cette épidémie ne s'est pas développée dans d'autres pays ? - à moins de vouloir recevoir une salve mortelle en moins de deux.
Y a des zombies, tout droit sortis de mes livres et de mes films préférés, qui se baladent dans les rues et qui cherchent à bouffer tout ce qui fait trop de bruit.
Le portail a beau être en métal, quelque chose me disait qu'il ne pourrait pas tenir très longtemps si on devait subir un raz-de-marée putréfié.
On était trois pauvres glandus avec seulement deux armes à feu et plusieurs armes blanches de mauvaise qualité.
Et y avait du bon thé bien fumant devant moi, mais je ne parvenais pas à me décider de le boire par peur de le rendre aussitôt.

Bref, au risque de me répéter mais je le dis quand même : c'est la merde.

Je regardai Sachiko qui prenait sa propre tasse et qui souffla dessus pour refroidir un peu le liquide bouillant. Elle tourna les yeux dans ma direction et soutint mon regard comme si elle y cherchait quelque chose. Elle reposa finalement sa tasse et me prit la main.

« - Tu n'as pas eu de nouvelles d'Asuka ? »

Je me raidis aussitôt, le souffle coupé. Sachi' était toujours franche, parfois même un peu trop. Pour toute réponse, mon visage s'assombrit et je courbai l'échine.

La jeune femme, s'en voulant quand même d'avoir été aussi brutale, se retourna à demi vers le militaire et l'examina de haut en bas.

« - Merci d'avoir pris soin d'elle. » souffla-t-elle quelques secondes après la fin de son examen.

« - Merci d'avoir pris soin d'elle. »

Ces cinq petits mots avaient suffis à me sortir de ma boisson brûlante , je mis quelques secondes pour comprendre, quelques secondes où mes yeux fixaient l'image de la tasse inconsciemment puis finalement , les mots atteignirent mon cerveau . Puis d'un ton calme pour une fois ... je dis:

"-Je n'ai fais que mon devoir de citoyen de sauver cette personne ."

Puis j'adressai un sourire à la jeune personne . Je pris maintenant un regarde quelque peu .... pas sadique mais .... disons sadique. Puis je demandai d'un ton envieux :

-"Je peux utiliser votre garage ? "

Je m'attendais pas vraiment à un oui et m'étais préparé à un non , car ce n'est pas tout le monde qui laisserait un inconnu rentrer dans son garage et utiliser ses outils ... surtout que j'avais l'air comment dire ... pas très fiable ?
Non je me fais des idées ... Puis à ma grande surprise :

-"Oui , si c'est pour faire quelque chose de bien ou qui nous aidera, vous pouvez."

-" Merci."

Répondis je en ajoutant un autre sourire et toute l'expression de visage allant avec. Je m'empressai donc à aller dans le cave qui était une sorte de garage ... Je me disais que le temps pressait et que chaque seconde que je laissais passer était une seconde de moins pour survivre ... J'accélérai donc mon rythme de pas jusqu'à la fin , ou je finissais par courir avant d'arriver en bas . Pour parler de la maison en quelques mots ... eh bien ça avait l'air d'être une jolie petite maison pleine de vie avant qu'"ils " arrivent ... Les meubles était tous bien alignés et parfaitement cadrés par rapport au mur . Le long des couloirs que j'avait arpentés , je pus voir des affiches sportives ou même toutes sortes d'armes blanches posées sur des meubles le long de la pièce ou même encadrées et accrochées dans le mur .... Il y avait de tout , des dagues , des armes d'hast , des katanas , des épées occidentales (ce qui était plutôt rare au Japon) et même des baïonnettes et des massues sans oublier les couteaux de lancer en passant par les haches et hachettes ... Ah oui ! Il y avait également des armes de pugilat , mes préférées ...

Une fois que j'eus atteint la cave , je me mis au travail , je regardai un peu autour de moi , puis je récitai tout cela petit à petit dans ma tête ... Plusieurs produits d'entretien , des boites d'allumettes et des briquets , un soudeur , des morceaux de tuyaux Pvc sans oublier des outils . Je commença par enfiler le masque du soudeur , je commençai à lui faire générer une flamme douce qui augmentait petit à petit. J'avais aussi posé les tuyaux pvc et des bouteilles en plastique vides . Je mis une bouteille en place , bien calée à l'aide d'un outil dont je ne me rappelle plus le nom , ensuite je pris un tuyau , le mit au dessus de la bouteille et commençai à le faire fondre afin d'obtenir sur la bouteille un renforcement en PVC . Voilà déjà de quoi améliorer les silencieux. Une fois les trois terminés , j'emporta le soudeur avec moi ainsi que deux bombes de cirage de parquet et deux briquets.

J'étalai tout ceci sur la table et fit l'inventaire de notre armement ...

Une carabine d'une capacité de 10 balles environ avec une cinquantaine, une arme de poing avec environ cinq ou six chargeurs de 12 balles , tout cela avec des silencieux . Ensuite , deux lances-flammes improvisés et une dague. C'est alors qu'on entendit le portail grincer ...

» Un instant de repos, ou presque
» repos non merité (pv daisuke)