Discord, what have you DONE ?! [PV Kakeru et Dean]

Jour Z, 12h25

Le caoutchouc des pneus glissèrent sur le sol. Par un heureux hasard, les grilles avaient été laissées ouvertes par le gardien, peu soucieux des visiteurs indésirables à cette heure. Si il avait su... J'arrêtai le moteur juste à coté de l'établissement scolaire, totalement silencieux. Doucement, je lâchai le volant pour aller vérifier à l'arrière du véhicule l'état d'Aerin : Il était en sang.

- Ca va, à l'arrière ?

- T'inquiètes... C'est pas mon sang.

A cela s'ajouta un sourire ironique suivi d'un long silence. On eut tous les deux le réflexe de regarder le bâtiment le plus proche afin de trouver la meilleure manière d'entrer. Nos yeux se portèrent sur le vieil escalier de secours, qui ne tenait que par miracle. Impossible de faire quoi que ce soit par là.

- Si ça se trouve...

Mon frère rompit le silence. Il avait beau avoir passé une mauvaise journée, il avait gardé presque toute sa tête. Il y avait là une attitude des plus respectables...

- Si ça se trouve c'est trop tard. On.. On perd notre temps, il faut se barrer de cette ville le plus vite possible...

Ou pas. Une grimace de dégout apparut sur mon visage : Fuir ? Laisser tomber les survivants, même s'ils ne sont plus que deux, était une chose qui m'était impensable.

- Reste ici si tu veux, il n'est pas question que je parte sans Tom.

Qui était Tom ? Ce n'était pas un ami ou quoi que ce soit, c'était juste le nom que j'avais donné à mon arc, et cela permettait de semer la confusion chez mon frère. Sur ces mots, je sortis du véhicule. Tant pis pour la dangerosité de la chose, je savais pourquoi j'étais là, et j'avais envisagée toutes les solutions possibles. Le seul problème de ne pas porter d'armes sur moi était tout de même fâcheux, mais j'y avais réfléchi : Il fallait en chemin que je trouve quelque chose au cas où. Alors que je me dirigeais le plus silencieusement possible vers ma cible, quelque chose m'agrippa sauvagement le bras et me tira vers l'arrière, sans même que je ne sache ce qu'il se passait. Le seul réflexe que j'eus fut le plus stupide : Crier de toutes mes forces. C'était Aerin, les yeux ronds comme des billes, qui voulait juste m'accompagner. Un nouveau silence de plomb régna durant quelques secondes avant que l'ont entende au loin des grognements. Le bruit les avaient alertés.

- Tu "les" as alertés.

En fait, j'avais envisagé toutes les possibilités, sauf celle là. Ça allait être la deuxième fois qu'on allait avoir affaire à ce qu'on avait appelés des "zombies". On ne savait pas trop ce que c'était en réalité, mais c'est ce qui s'en rapprochait le plus. Ces "choses" attaquaient les gens, qui une fois morts se relevaient et faisaient de même. Pas besoin de beaucoup de logique pour savoir que ca allait dégénérer très rapidement. Heureusement, ce n'étais pas la première fois que je voyais un mort. Il y avait eu cette histoire il y a bien longtemps lors d'une répétition de cirque : Une trajectoire mal calculée, un couteau mal lancé, et.... C'était trop tard. Il y a aussi eu cet accident de trapèze qui s'est fini plutôt mal, même si il y avait eu moins de sang... Et enfin, l'événement le plus récent, cet incident avec les tigres. Il a fallu d'un oubli de les nourrir avant l'entraînement, un moment de faiblesse de la part du dresseur, et de l'arrivée des secours un peu trop tard... Et bien sur, nous n'avons rien manqué. Mais cette fois, ca n'avait pas l'air d'être aussi facile que "Tu te fais tuer, t'es mort, et t'attends d'être respawn". Étaient ils encore conscients ? Et il y avait il un moyen de les tuer une deuxième fois ? Oui, songeai-je. Oui il existait un moyen de les repousser une bonne fois pour toute. La tête, enfin du moins ce qui devait en rester. J'avais vu ça 100 000 fois dans les films. Cette fois ils avaient intérêt à avoir raison. "C'est parce qu'il y a le cerveau, et si on le réduit en bouillie il cesse de fonctionner." je tentais de rassurer mon hypothèse, pourtant je ne pouvais pas m'imaginer faire ça, encore moins à main nues...
Je me retournais en direction de mon frère. Il avait déjà pensé à ramasser un bout de bois qui trainait à terre afin de l'utiliser comme défense, et avait la tête de quelqu'un qui allait passer à la guillotine en dernier. Quelle ironie pour quelqu'un qui m'avait sauvé la vie il y a à peine une heure.
Déjà, non loin, on pouvait apercevoir la silhouette appartenant surement à ces êtres devenus mi-hommes mi-cannibales. Ou bien était-ce un humain ?

Comment avait-il pu en arriver là ? Il se le demandait consciemment, sans pour autant pouvoir apporter une réponse à cette question. Il n'avait pourtant été réquisitionné que pour une histoire d'agression. Dean se retrouvait dans une cohue totale, délirante, digne des plus grands films d'horreurs. Etrangement, cela lui rappelait les films de morts-vivants qu'il avait tant regardé dans sa jeunesse. Sourcil froncé, yeux aux aguets, main sur le manche de son 9 milimètres. Lui et son partenaire sortirent de la voiture, regardant impuissant les scènes qui se produisaient. Des accidents de voiture, parfois spectaculaires, des hommes, debout, le visage ensanglanté, parfois avec un membre ou un morceau de chair en moins. Une femme accourait en leur direction, pleurant, et s'écroula lamentablement devant lui. Dean, paniqué, pensant avoir en face de lui une de ces choses, lui cala un bon coup de genou en pleine tête, l'assomant. Le souffle haletant, il dégaina son arme, prêt à lui tirer dessus. Son coéquipier se jeta sur lui, l'empechant de tirer, et lui collant une baffe pour qu'il puisse se ressaisir. Il sortit immédiatement de cet inconscient qui l'empechait de sombrer dans la folie.

Dean, nous avons un devoir ! Il est de protéger cette population, même dans ces conditions ! Nous devrons tout faire pour sortir les personnes encore en vie de ce merdier !

Il acquiesa, hochant de la tête lentement. Laissant la dame pour morte au vu des choses qui approchaient, ils s'en allèrent. Il se reprit rapidement, analysant comme il le pouvait la situation. Ils n'avaient que peu de munition, ils devaient par conséquent utiliser au maximum les armes blanches à disposition. Son partenaire possédait une matraque rétractable, lui également en plus d'un couteau tranchant relativement large. Dean n'hésita pas à l'empoigner. Il remarqua que ces choses ne courraient pas, et étaient particulièrement lentes. Néanmoins, ces morts-vivants furent nombreux, et les deux policiers durent emprunter une ruelle plutôt étroite. De l'autre côté ces choses s'agglutinaient. Ils n'avaient d'autres choix que de grimper sur une large poubelle verte, et escalader l'échelle. Un unique problème, celle-ci n'était pas relachée, et elle devait être sous l'effet d'un poid pour s'abaisser. Néanmoins, inaccessible n'est qu'un mot, et Dean s'empressa de retirer sa veste de policier et de sauter. Il rata son premier essai, atterrissant dans une agile roulade, puis tenta un second. Cette fois-ci, il agrippait pleinement le premier échellon. Utilisant ses muscles dans toutes leurs capacités, il grimpa quelques échellons, et essaya de la faire basculer. Visiblement, elle était coincée. Son coéquipier commença à tirer quelques coups de feu, avant de se faire submerger, et de hurler, en train de se faire dévorer. Il appelait à l'aide mais Dean ne pouvait désormais plus rien pour lui, et à vrai dire, il s'en fichait pas mal. Son instinct de survie prenait le dessus.

Ayant brisé une fenêtre avec son arme, il passait habilement d'appartement en appartement. Alors qu'il pénétrait dans l'un d'entre eux, il eut droit à ce qu'il redoutait tant. Sa première confrontation avec une de ces choses. Il gardait fermement en main son couteau. Le mort-vivant se détourna de la moitié de cadavre qu'il était en train de ronger avant de se relever, et de s'approcher lentement, très lentement vers lui. Dean attendait patiemment le moment où il allait pouvoir lui trouer le crâne. A vrai dire, il faisait d'avantages confiance aux conseils des films d'horreur, que des journaux télévisés conseillant de s'enfermer chez soi. Le zombie commençait à ouvrir grand la bouche, le regard vide, et la moitié de la joue arrachée. D'un puissant et ample coups de couteau, il lui enfonça le crane, puis retira rapidement la lame. La chose fit quelques pas sur le côté avant de s'écrouler. Il regarda rapidement autour de lui, afin de savoir si il restait une des choses. S'apercevant que le lieu était sûr, il chercha un sac dont il pourrait se servir afin de prendre des provisions. Ayant fait le plein d'eau et de nourriture, il remarqua un balcon. Dean était situé au premier étage. Il lança son sac en premier dans le buisson, puis s'executa à son tour, amortit par le feuillage. Il perçut derrière lui comme des grognements et remarqua qu'il avait une horde sur le dos. Il entama un long sprint qui le mena aux grilles démolies d'un lycée. Face à lui, deux individus, apparemment immobiles. Des zombies ? Il n'en savait rien, mais une fois à portée, si cette hypothèse était vérifiée, il n'hésiterait pas à les tuer.

(Yup, suite au changement de design, je change les couleurs

Cyan = Aelita
Blanc = Aerin


Quitte à ce que l'un d'entre-nous aille voir ce qu'était cette chose au fond, autant que ca soit le plus courageux.

- Hé, pourquoi moi ?

... Bon, pas cette fois, il valait mieux que ca soit l'homme du groupe qui y aille, et actuellement c'était Aerin... Du moins à ce que je sache. Celui-ci commença à se diriger vers l'ombre, totalement sans défense... Non, il s'est arreté et... Lança une pierre... Et revint vers moi. Woaaaaw....

- L'homme de la maison en pleine action.

- Hé, j'ai pas besoin de lire le bouquin de Max Brooks pour savoir que c'est totalement débile d'y aller sans rien dans les mains. Et si c'est un humain et qu'avec le sang il me confond avec un zombie, hein ?

"Zombie". Le mot était laché.
On avait mit longtemps à assumer que les choses qu'on avait devant les yeux étaient bien des zombies et pas des 'choses'. Ca n'allait pas pour autant changer quoi que ce soit alors autant éviter de se le cacher entre nous. Aerin avait vite comprit son erreur et tenta de rectifier sa phrase inutilement.

- Nan c'est bon... De toute façon ca changera rien à notre situation... Rends toi utile et va ouvrir la porte.

D'après les plans qu'on avait reçu au début de l'année, il existait une porte en fer, à moitié condamné, menant directement vers le parking. Une fois pénétrée, on se retrouvait alors dans la salle des profs et donc dans le lycée, et en évitant le plus possible de se faire voir par qui ou quoi que ce soit.
Mes talons se retournèrent, et je partis en direction de la voiture. D'ici, j'ouvris le coffre, et sortis... Un balai. Ca n'étais clairement pas le meilleur moyen de défense mais entre ça et y aller à mains nues mon choix était très vite fait, et c'est "armée" que je m'approchai maintenant de l'homme, près à lui assener un coup bien frais là où je pensais.
Je parle du crâne, bien sur.

- ... Que je m'occupe de ce truc. Dis-je, en resserrant mes mains sur le bois teinté de l'instrument.