Aucun plan ne résiste à l'action [PV avec Altaïr]

Le poste de commandement était en effervescence. Les officiers de communications luttaient pour établir un contact radio avec les États-Unis, les chefs de section hurlaient des ordres à leurs troupes afin d'éviter la moindre pitié envers les infectés, et tout le monde parlait plus ou moins en même temps, rendant impossible toute conversation. Et moi, ben, je savais pas ce que je fichais ici, à peine rentrée de ma dernière patrouille que j'avais été convoquée fissa. Je repérais le capitaine qui m'avait fait mander et me dirigeais vers lui. Celui-ci m'entraîna à l'extérieur sans attendre.

- O.K., sergent, voilà le topo. On a intercepté un appel de détresse en provenance de la gare routière, votre boulot sera d'aller jeter un coup d’œil et de ramener ce gars à la Base. Ce sera une mission discrète, agissez donc seule ou en groupe très restreints. Nos scanners n'ont pas détecté beaucoup d'activité dans la zone, donc en théorie vous devriez avoir la paix. Pas d'actes héroïques en revanche. Si jamais ils sont trop nombreux, revenez au triple galop, on va avoir besoin de tous les hommes disponibles. Des questions ?
- Deux. Un, j'ai le droit à quoi comme équipement ? Et deux, si il y a plusieurs rescapés, je fais comment pour savoir qui est le type que je suis censée ramener ?
- Vous avez le droit à tout ce que vous pourrez transporter. Pour ce qui est de votre transport, j'ai cru comprendre que vous possédiez une moto ? Vous pourrez l'utiliser, cela vous donnera une bonne chance de vous échapper en vitesse si jamais les choses tournent mal. Mais prenez garde à ne pas faire trop de bruit afin de ne pas attirer d'attention sur vous. Après vous êtes ce que vous voulez. Quand à votre deuxième question, ce devrait être le seul homme dans la gare possédant un katana. Bonne chance sergent. Vous allez en avoir besoin.

Et il me planta là. Je partis donc en direction de la consigne afin de récupérer ma Kawa Z1000, un petit bijou que j'avais acheté bien avant la catastrophe. Je pris mon paquetage et enfourchais ma moto, qui m’accueillit avec un feulement joyeux. Je consultais une dernière fois ma carte et partis par une entrée plus ou moins dissimulée, afin d'éviter le flot de zombis tentants de pénétrer par la porte principale. Bien plus tard, j'arrivais à un croisement qui m'appris que j'étais à environ deux cents mètres de la gare, je stoppais donc ma course et continuais à pied, tenant ma moto par le guidon.

Il régnait un silence angoissant, maintenant que mes bruits de moteurs s'étaient estompés, et je compris alors que toutes les créatures du coin devaient maintenant converger vers moi. J’accélérais le pas en surveillant systématiquement les alentours dans l'attente de voir un infecté se ruer vers moi... Mais rien. J'arrivais enfin en vue de la gare routière, avançais dans sa direction, l'adrénaline commençant à se répandre dans mon organisme. Au bout de quelques minutes de marche, j'estimais qu'il me faudrait 5 minutes pour l'atteindre en continuant à cette allure. Donc moins en courant. Je garais donc ma moto en la cachant à la vie d'éventuels pillards et continuais. Je sortis mon M4A1 et en agrippais fermement le manche.

L'après-midi touchait à sa fin, et je n'avais aucunement envie de passer la soirée dans cet endroit lugubre. Je décidais donc de fouiller brièvement les lieux, et de repartir aussitôt vers la zone sécurisante de la Base. Je pénétrais dans le bâtiment, fusil levé, sécurité enlevée. J'avançais d'un pas souple et prudent, surveillant tous les coins et prenant garde à faire le moins de bruits possible. Pour l'instant, aucune trace de quoi que ce soit. Des bagages étaient abandonnées un peu partout, mais il n'y avait pas de corps. Je continuais mon exploration, la gorge sèche et une sueur froide me coulant dans le dos. Mon casque était lourd et j'avais l'impression que mes muscles étaient si contractés qu'ils allaient exploser.

Je faillis lâcher un cri lorsqu'un rongeur me passa entre les jambes, me faisant me retourner et poursuivre de ma lampe-torche montée sous mon canon ses déplacements. Je me forçais au calme, et avançais. Un bruit attira instantanément mon attention, mais cette fois, c'était plus gros qu'un rongeur. Nettement plus gros. J'entendis des voix et le bruit de quelque chose heurtant le sol. Si c'était des voix, ça voulait au moins dire que c'était des humains. Je voyais l'endroit d'où provenait les mouvements et me plaçais d'un côté de la porte.

- Je suis de l'armée des États-Unis et qui que vous soyez, ne bougez plus ! je criais.

En parlant, j'entrais et braquais ma lampe -et mon fusil- sur les ombres.

Soixante-quatorze heures . Soixante-quatorze . J'avais compté . Exactement soixante-quatorze heures que la Terre ne tournait plus . Exactement soixante-quatorze heures que le monde s'était arrêté . C'était quelque chose quand même .... Que faire ? Que faire tout seul ? Que faire sans ressources ? Electricité , gaz , pétrole , charbon ; tout cela est révolu . Nous sommes comme au Moyen âge à présent . Mais alors que faire ? Fallait-il se rentrer le canon métallique froid et glacé d'un Beretta dans la bouche et juste tirer ? Ou fallait-il crier au monde : " Je veux survivre ! Je vais tout faire pour ! " ? C'est ce qu'aurait constaté un citoyen normal .Pour moi , la question ne se posait même pas . Je survis tous les jours , je mets ma vie en jeu chaque minute depuis des années .

Je ne vivais pas , je survivais . Des hommes qui tuent des hommes me direz vous ? Irrationnel ? Immoral ? Horrifiant ? Cruel ? Terrible ? Vous faîtes fausse route . Le triste monde dans lequel nous vivions a toujours été comme cela . Je me demande si ce n'est pas mieux comme cela ? .... Cela serait comme dans un de ces films d'horreur Hollywoodien ? Au moins peut être les gens se serreraient t'il les coudes contre l'adversité mort-vivante ? Foutaises . La plupart vont s’entre-tuer . Comme dit Plaute en son temps : " Homo homini lupus est " . Autrement dit , l'homme est un loup pour l'homme , c'est l'humanité qui se détruira elle même . Que ce soit par holocauste , par usure économique ou comme cela ... J'espérais vivre assez peu de temps pour ne pas voir cela ... Punition divine ? Bio-terrorisme ? Virus contagieux non identifié ? Coïncidences ? Tout est possible . Mais finalement , je sais que je mourrai au milieu de cette Apocalypse . Je mourrai dévoré par ces êtres putréfiés , ou je me ferai tirer une balle dans la tête pour éviter de causer des problèmes en en devenant un . Je sais que cela arrivera . Je ne pourrais pas survivre indéfiniment ... Cette fin est inévitable ....



Mais ce n'est pas pour autant que je ne compte pas lutter .


Tant que j'en aurai les possibilité et la capacité physique ainsi que mentale , je ferai tout pour rester en vie et sauver les gens qui le méritent . Même si c'était le courroux divin du Seigneur s’abattant sur nous pour châtier nos péchés , je n'allais pas me laisser faire . Je peux critiquer notre race et l'humanité autant que je veux ; je reste un homme . Et la nature de l'homme est de se battre pour sa survie . Le temps était donc à la préparation .
La préparation est primordiale pour chaque combat , m'avait enseigné mon maître . Si l'opération n'est pas préparée , c'est la mort que vous rencontrerez .

L'arsenal n'était pas si large que ça en fait ... mon réapprovisionnement est mort depuis une semaine . Paix à son âme . Et paix à ma cartouchière et mes fioles de poisons vides elles aussi . Donc , il me restait mon Spas-13 équipé d'un silencieux .... avec seulement 10 cartouches ... Une machette et mes deux lames rétractables ... Que faire de bon avec tout ça ... ? Je pense aller faire un tour à la gare routière pour récupérer des provisions , des médocs voir des armes . Je prends seulement ma machette et mes lames . L'encombrant Spas-13 trahirait mes pas, ma présence et je serais repéré .


Je me mis en route . Passant par les toits , les murs , les corniches et tout ce qui était grimpable , je constatai lors de mon trajet que tout était mort . Comme si on avait survécu à une guerre atomique et qu'on était sorti après l'explosion . J'observai quelques goules se tuer sur un agonisant ou courir après des rongeurs afin d'apprendre des choses sur ces créatures aussi horrifiantes et dangereuses que passionnantes .
J'arrivai à l'Office . Un bruit de moteur ... un survivant en bon état ... ? Cet idiot allait attirer tous les infectés du coin à ce rythme ... Il s'arrête . Une bonne chose de faite . Je ne vois pas son visage en détail , il porte un casque . Au vu de sa tenu , c'est un soldat américain ... armé . Sûrement un M4 ou un M16 .

Je descendis de mon poste une fois que je vis la silhouette pénétrer dans le bâtiment . Je me faufilai en suivant ses pas , longeant le long des murs en me baissant . D'un coup , elle pivota vers mon ombre en pensant que c'était mon corps et me pointa de son canon . En réalité j'étais à sa droite , j'aurais pu la tuer avant qu'elle ne me tue ... mais je venais en paix . Elle criait :

" Je suis de l'armée des États-Unis et qui que vous soyez, ne bougez plus !"

Je sortis de l'ombre d'un coup en posant ma main sur le canon de son M4 ( j'en étais sûr ) afin de le lui baisser . Je parlai d'une voix calme et paisible :

-"Moins fort . Vous allez faire converger les goules vers nous . Et je ne viens pas en mal , vous seriez en train de fixer la grande Faucheuse si c'était le cas . Je suis seulement là pour trouver des ressources."


A ma grande surprise , c'était une femme ...

Une main, puis un bras surgirent de l'ombre pour baisser le canon de mon arme. Si l'inconnu n'avait pas parlé, je lui aurais sûrement donné un vigoureux coup de canon pour lui faire lâcher prise. Sans garantie du résultat par contre. S'il avait réussi à se faufiler dans mon dos sans que je m'en aperçoive, il m'aurait certainement donné du fil à retordre dans le cadre d'un combat. Cette pensée ne contribua en rien à me rassurer, et mon cœur battait si fort dans ma poitrine qu'il me fit mal. Je clignais des yeux en tentant de comprendre d'où il avait pu surgir.

-"Moins fort . Vous allez faire converger les goules vers nous . Et je ne viens pas en mal , vous seriez en train de fixer la grande Faucheuse si c'était le cas . Je suis seulement là pour trouver des ressources."

Je finis d'abaisser mon arme, distinguant avec peine le visage du nouveau venu, caché par une capuche dissimulant ses traits. J'entraperçus une barbe naissance en déduisant donc que mon correspondant était un homme, un peu plus grand que moi, âgé entre vingt et trente ans. En tout cas, il avait raison sur un point : si il avait essayé de me tuer, il aurait presque certainement réussi. Je devais être plus vigilante à l'avenir. J'en fis le serment mental. Je passais ma main dans mes cheveux en me redonnant une contenance, cherchant à calmer les battements de mon cœur. Je constatais très vite qu'il était armé d'armes blanches, notamment d'une machette à l'air plutôt menaçante...

Le protocole me dictait de relever mon fusil, de plaquer l'inconnu contre un mur, de lui prendre ses armes et lui ordonner de décliner son identité. Ridicule, je pensais aussitôt. Il était peut-être plus fort physiquement que moi, j'étais seule, et dans une sacrée mauvaise position pour intervenir. Et de plus, avoir des armes par les temps qui courraient n'était certes pas déconseillé. Alors le règlement pouvait bien aller au diable.

- D'accord, je chuchotais. Lyla Fall, sergent de la Base Américaine.

J'hésitais un instant avant de lui demander si c'était le type que j'étais censée ramener, mais décidais finalement de ne pas lui mentir sur mes raisons d'être ici. Le premier sentiment de frayeur et de surprise passés, cet homme m'inspirait plutôt confiance. Certes, je ne cesserais pas d'être méfiante, mais si cet homme devait se révéler être un allié, je lui ferais confiance. Une confiance limitée, mais une confiance tout de même. Et puis, qu'est-ce que j'avais à perdre ? Dans le meilleur des cas, ce serait bien le type que je cherchais et la mission serait terminée avant même d'avoir vraiment commencée. Au pire, il me mentirait et je n'aurais plus qu'à lui demander de me montrer son arme pour le confondre... Ou bien c'était juste un rescapé sans importance dans l'exécution de ma mission. J'en conclus donc qu'il était inutile de mentir, et même contre-productif. Je le fixais en parlant, tentant d'observer ses réactions.

- J'ai été envoyée ici pour trouver un homme ayant passé un appel de détresse... Il posséderait un katana. Vous n'auriez pas déposé le votre dans un coin par hasard ? je demandais en souriant. Vous vous appelez comment ?

Je fus interrompue par un nouveau bruit, un peu plus en avant, et je relevais mon fusil dans cette direction, sans rien voir. Je retins mon souffle, m'apercevant par ailleurs qu'il faisait très froid. La nuit devait être tombée, ou bien était sur le point de.

- Je doute que nous soyons seuls par ici... dis-je en fronçant les sourcils. On devrait aller vérifier que c'est pas une de ces créatures, vous ne pensez pas ?

Tout en accompagnant le canon de son M4A1 de ma main recouverte de cuir je continuais de parler puis j'observais sa réaction . A ma grande surprise , le soldat était en fait une jeune femme . Avant de répondre , elle était surprise , ses yeux émeraude s'écarquillaient sous son casque et sa visière .
En parlant de sa visière ainsi que de sa tenue , elle avait l'air d'avoir un visage plutôt fin . Avec une carrure pareille , difficile de croire qu'elle était dans l'armée ... La question n'était pas là . Après m'avoir inspecté du regard un petit moment elle me répondit d'un coup en chuchotant comme je lui en avais prié :

" D'accord . Lyla Fall, sergent de la Base Américaine."

Même après ces quelques mots , je gardais mes signes d'humilité et je restais silencieux comme un mort ... Enfin ce n'est pas vraiment le cas en ce moment ... Disons muet comme une tombe . En voyant que je ne dirai rien en me contentant d'être immobile , comme pour dire de continuer et de décliner ses intentions , elle enchaîna avec quelques autres phrases . Bien sûr ce n'est pas pour autant qu'elle s'arrêta de me scruter et de m'inspecter , le voile de tissu épais me servant de capuche y contribuant en grande part . Cela doit être normal pour un militaire , comme pour un civil . Mais que faisait-elle ici ... ? Seule en plus ? ... Pas très prudent si on a pas été entraîné à travailler seul . Sachant qu'une des valeurs de l'armée est la fraternité , dangereux pour elle donc . Les mots qu'elles prononça furent :


" J'ai été envoyée ici pour trouver un homme ayant passé un appel de détresse... Il posséderait un katana. Vous n'auriez pas déposé le votre dans un coin par hasard ? je demandais en souriant. Vous vous appelez comment ?"

C'est bien ce que je pensais . Les Américains étaient encore en opérations ... vu les Black Hawks ainsi que les blindés abandonnés , cela ne m'étonnais pas . Mais bon , c'était peine perdue . Il devait rester une dizaine de bases dans tout le Japon . Même les forces d'autodéfense avaient abandonner ... Certes , ce n'était pas une vraie armée en soi , pas très puissante , mais ce n'était pas de la merde non plus . Elle m'avait aussi demandé mon nom ... j'avais pas mon faux passeport mais en ces temps d'Apocalypse , je pouvais aisément lui raconter des mensonges sur ma fausse nationalité américaine . Je ne serais pas cet homme , je serais juste un américain qui était en voyage au Japon ... Mais qui était prit au milieu de tout ça et s'était confectionné une tenue de survie ... Mais avant que je n'eus le temps de répondre à ses questions un bruit l'interrompit et le sourire qu'elle affichait s'estompa . Dehors il faisait nuit , ou presque . Elle chuchota encore une fois :

"Je doute que nous soyons seuls par ici... dit-elle en fronçant les sourcils. On devrait aller vérifier que c'est pas une de ces créatures, vous ne pensez pas ? "

J'acquiesçai d'un hochement de tête puis commençai à fouiller dans une de mes pochettes de cuir noir ... Je tendis un silencieux en arrière qu'elle saisissa . Je pris la tête de la file ... derrière une étagère , j'entraperçus une de ces créatures putréfiée . Je fis signe de la main à ma camarade d'infortune de s'arrêter . J'activai le mécanisme de mon bras droit , longeai le mur sans un bruit pour arriver dans le dos de la goule . Je n'eus aucune pitié . Il le fallait . Tout se passa en l'espace de deux secondes . Je passai rapidement une main sur le torse du mort-vivant une fois que j'étais derrière lui pour le ramener contre moi et j'allai lui loger ma lame droite à la base du crane afin qu'elle perfore le cerveau comme un ballon de baudruche .

Il existe milles façons de tuer un humain ... mais malheureusement une seule de tuer un mort vivant , viser le cerveau . Une fois la goule achevée , je pris bien garde d'accompagner le corps au sol sans me tâcher d'une goûte d'hémoglobine . Je fis signe à ma camarade de s'approcher .

Bien que nous ayons été interrompu, je regrettais qu'il n'ait pas pu répondre à une seule de mes questions. Il n'était pas très loquace, et c'était le moins qu'on puisse dire. Tandis que nous nous dirigions vers la source du bruit, il me tendit un petit tube que je reconnus de suite comme étant un silencieux, et je le bénis mentalement. Les silencieux étaient si rares ! Et si prisés ! A la Base, les rares exemplaires avaient été confisqués, et n'étaient distribués qu'au compte-goutte.

Je vissais donc l'embout sur mon canon, avec un sourire en coin. La pensée de coupler discrétion et efficacité m'emplis de confiance en moi. Je me forçais au calme, et ce ne fut que la pensée qu'il me faudrait certainement rendre le silencieux qui me dégrisa. Je vérifiais une nouvelle fois que le cran de sûreté était enlevé, et enclenchais mon tir en semi-automatique, c'est-à-dire au coup par coup.

Si il y avait une chose que j'avais retenu de mes précédents engagements avec ces créatures, c'était que leur vider un chargeur dans le ventre était plus qu'inutile : c'était un gâchis de précieuses munitions. Un moyen expéditif mais ô combien efficace était de leur loger une balle dans le crâne. D'où le mode semi-automatique qui se révélait bien plus précis qu'envoyer une rafale désordonnée.

Je suivis donc l'inconnu, le fusil levé, prête à renvoyer une créature en Enfer. L'une d'entre elle arriva dans mon champ de vision, et je retins ma respiration, visant soigneusement la tête avec mon viseur, la vision nocturne illuminant ma cible d'une lumière verdâtre... Mais l'autre me fit signe de m'arrêter, un peu comme je l'aurais fait avec mes hommes, et je le laissais éliminer la goule.

Sa capacité à se glisser aussi silencieusement dans le dos du zombi sans faire de bruit m'émerveilla, d'autant que la technique qu'il utilisa était imparable. Le monstre n'avait pas une chance. Il tomba sans un bruit. Il avait de l’expérience dans ce domaine si nouveau, puisqu'il n'avait pas hésité un seul instant à frapper la base du crâne. Il me fit signe d'approcher, ce que je fis, en gardant mon fusil levé au cas où d'autres morts vivants se présenteraient.

- Joli, je commentais à voix basse en arrivant à sa hauteur.

Une réverbération attira mon attention, et je tournais la tête. A quelques mètres devant moi était posé un katana recouvert de sang. Je jurais en pensant que cette créature étais peut-être le type que j'étais censée retrouver. Je me mordis la lèvre inférieure en réfléchissant. La nuit était tombée, j'étais seule en compagnie d'un inconnu s'apparentant à un assassin professionnel, dans un endroit potentiellement rempli de morts-vivants (après tout, celui que nous venions d'éliminer avait bien été mordu par quelqu'un...), j'avais toujours toutes mes munitions, une moto en cas de fuite... Mais une mission au point mort. Sans mauvais jeux de mots.

Je me retournais vers l'homme encapuchonné, guettant ses réactions.

- A moins que ce ne soit le votre, dis-je en désignant l'arme posée au sol, ma mission ici semble plutôt compromise... Néanmoins comme vous m'avez aidé dans la mienne, je suis disposée à vous proposer la même pour la votre, quelle qu'elle soit.

Après tout, ce type m'avait prêté un silencieux, si il avait voulu se débarrasser de moi, il ne se serait sûrement pas donné cette peine...