Pause déjeuner [Pv: Etienne Orak, Aki Hikari et Spencer H. Livingston]

La sonnerie retentit à travers le lycée Fujimi, signalant aux élèves et professeurs la pause de midi. Le moment de répit de la mi-journée...C'est la dispersion un peu partout dans l'établissement, les bentos sortent un à un des sacs de chaque élève ou professeur, c'est le moment pour chacun de se retrouver le temps du repas, et de décompresser avant une longue après-midi de cours...

Sur le toit du bâtiment, posé sur les tuyaux du système d'aération du Lycée, un bento qui n'a pas encore été entamé à côté de lui, Etienne Orak, un élève de troisième année, profite surtout de cette pause pour se retrouver avec lui-même, et son art. Un carnet rempli de textes, de poèmes et de romans, posé à ses pieds, et dans ses mains, un carnet sur lequel chaque page se retrouve décorée d'un dessin du plus bel effet...Son crayon à la main, il s'active pour en remplir une nouvelle avant la sonnerie qui annoncera la reprise. Ce toit, c'est le seul endroit où il se sent un tant soit peu à l'aise, presque personne ne s'y rend et ainsi ne le dérange, le lieu idéal où il peut se vider la tête et penser à autre chose. Emporté par son élan artistique, petit à petit le coup de crayon prend forme, et un personnage apparaît sur la page...Après l'avoir contemplé un bref instant pour s'assurer qu'il n'a pas oublié de détails, il s'empresse d'apposer au bas de la page la date d'aujourd'hui, avant de la tourner, et de commencer une autre création...Pour le jeune homme, c'est comme ça pratiquement tous les midis...

Le ciel était illuminé d'un doux dégradé de couleur en ce matin. Comme tous les mercredis en première heure, Spener se trouvait en cours d'histoire, même si cela faisait un bon moment qu'elle avait décroché du cours et à la place regardait par la fenêtre d'un air rêveur. Le nouveau professeur avait beau être infiniment mieux que le crétin de première j'ai nommé Mr Slow, cela ne suffisait pas à rendre cette fichue matière intéressante aux yeux de la fillette.. Et franchement qui peut bien trouver un quelconque intérêt sur la bataille des Huns ? La seule chose qu'il y a à savoir sur ces repoussantes créatures, c'est que leur plan d'attaque.
Le soleil commençait à peine à monter dans le ciel, il faisait vraiment un temps splendide.. Quelle honte que les pauvres élèves soient contraints de rester assis derrière des bureaux usés dans des classes sombres et poussiéreuses, alors qu'il fait si beau dehors.. D'ailleurs tous les élèves avaient leur propre occupation, entre ceux qui rêvait le nez en l'air en regardant le prof avec des yeux de merlans fris, ceux qui gribouillaient leur cahier de petits dessins dont la chose représentée été largement sujette à l' interprétation vu à quel point s'était ressemblant, ceux qui dormaient carrément avec un filet de bave sur les lèvres xD, ceux qui finissaient leurs devoirs en retard, ou travaillaient une autre matière et ceux comme Spencer ayant la chance d'être assis à côté de la fenêtre qui planifiaient le reste de la journée...

DRRIIIINNGGG !!!

Oh douce mélodie de la liberté.. La classe jusqu'alors plongée dans une ambiance mortellement soporifique et ennuyeuse à souhait, fut brusquement parcourue d'une vague d'agitation désordonnée, avec le bruit des livres et des cahiers qu'on remettait en vrac dans le sac avant de quitter les lieux en vitesse et d'aller se livrer à d'autres activités bien plus distrayantes. Cela dit c'est pas bien dur =D

Spencer s'empressa de sortir et longea les murs pour éviter le flots des élèves. Ce qui était bien le mercredi matin c'est qu'après l'histoire, elle avait le reste de sa matinée de libre, et la jolie blonde comptait bien aller explorer un peu le toit.

Si ma vie était parfaite ? Je n’en savais rien. En fait, je ne m’étais jamais réellement posé la question. Est-ce que je devais me la poser ? Je n’en savais rien non plus. J’étais comme perdue, comme ailleurs et je ne savais pas quoi faire. J’étais partagé entre deux choix, deux choix totalement inaccessible qui resteraient à tout jamais dans mes rêves tout simplement. Pourquoi ? Car je ne pouvais pas changer le court de ma vie, et encore moins remonter le temps.

Voici quelque ligne que Spencer venait d'écrire dans son journal. Puis la jeune fille ferma celui-ci quand elle entendit du bruit. Un jeune homme, qu'elle connaissait que de vue venais d'arriver. Il s'assoit à terre son bento à côté de lui. Impossible pour lui de voir la jeune fille qui était cachée derrière un mur. Spencer hésita à aller le voir, apparemment il voulait rester seul. Spencer pris son bento et commença à manger, mais un maki passa du mauvais côté et la jeune fille commença à s'étouffer

Le jeune homme soupira doucement. En effet, depuis ce matin, il ne côtoyait qu'une seule et unique chose... L'ennui... C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il n'avait pas été au cours de la matinée se contentant de se balader discrètement dans le lycée... Et quand il voulait être discret, il pouvait l'être facilement. Il s'étira, il avait envie de prendre l'air, de sentir ses cheveux, aujourd'hui noué une queue de cheval, soulevés par le vent... Et quel meilleur endroit que le toit pour pouvoir capturer cette brise si douce...

Il monta donc les marches lentement, soupirant de bien être lorsque la fameuse brise caressa son visage, lorsque la lumière inonda la cage d'escalier quand la porte s'ouvrit... Il se dirigea distraitement vers la barrière sans remarquer les deux personnes présente. Il finira donc par poser doucement les coudes contre la barrière qui est supposée protéger les élèves d'une chute fatale.

Il soupira doucement, un des points positif du toit, autre que le brise, c'était bien la vue. Il sourit doucement, les yeux perdus dans l'horizon, devant le spectacle qui s'installait devant ses yeux, enfin sous ses yeux plus précisément, les rues animées, pleine de commerçants tentant de venter le mérite de leurs produits. Les axes principaux bondée de voitures des gens prenant leurs pause de midi...

Et au dessus de toutes cette agitation se trouvait les collines de la région, surmonté d'un ciel bleu sans nuages où se coutoyaient avions et oiseaux... Il sourit doucement, regardant ce mélange aussi exotique que plaisant pour les yeux de celui qui veut bien analyser légèrement ce cadre...

Il resta ainsi quelques minutes avant d'allumer une cigarette en soupirant... Tout portait à croire qu'Aki était une des nombreuses « racailles » du lycée... Mais c'était faux, il était intelligent, assez pour savoir que d'aller en cours pour avoir de bonnes notes n'est pas une preuve d'intelligence... Après tout, qui pourrait noter cette dernière avec de simples chiffres sur une feuille de papier ? Pour Aki l'intelligence ce calculait plus dans la façon d'être que dans la façon dont on la montrait, même si cela restait un concept abstrait que peu de monde comprenait...

Le jeune homme regarda calmement sa montre ne se doutant pas une seule seconde que d'autres personnes seraient montées elles aussi sur les toits pendant la pause...Tant que personne ne vient le déranger, ne serait-ce l'approcher, ça ira...La présence des autres le rend nerveux, le dialogue le rend froid, le contact irritable...

En même temps, des années que son père l'a promené un peu partout à travers le monde, parfois un mois à New york, pour ensuite faire une semaine à Moscou, neuf mois à Paris avant de s'envoler pour deux jours à Los Angeles et vivre deux mois à Milan...Depuis la mort de sa mère, il n'a plus connu la stabilité...Il a préféré se couper des autres, car ne sachant jamais combien de temps il reste quelque part, les adieux sont ainsi moins déchirants...Et c'est mieux pour tout le monde...

Là son père s'est installé à Tokonosu..."T'en fais pas, maintenant je n'irais pas plus loin que les frontières du Japon." lui a dit son père...Tu parles, il lui a resservi ce refrain un nombre incalculable de fois, Orak sait ce que vaut cette parole maintenant. Il se contente d'attendre, jusqu'à ce que son père décide de partir et de lui laisser le choix entre le suivre ou bien suivre sa propre route...Dans l'esprit du lycéen, tout est clair, la prochaine fois ce sera sans lui...

Alors qu'il se perd dans son imagination, un bruit vient troubler sa sérénité...Une personne qui semble s'étouffer...Il se retourne et aperçoit une jeune fille, bento en main...Elle a probablement avalé de travers...Orak pensa alors:

*-Si je ne fais rien pour l'aider, on serait foutu de me foutre "non assistance à personne en danger" sur le dos...*

Bien que ça lui coûte d'avoir à quitter sa place et ses illusions créatrices, il décida tout de même de se lever. Il déposa son carnet au sol et s'approcha de la lycéenne...Retroussant ses manches, il se place derrière elle et plaça ses mains sous les côtes de la demoiselle pour pratiquer la méthode de Heimlich. Orak prit alors une inspiration puis dit tout bas:

-A la une...à la deux...à la trois...

D'un geste sec le jeune homme compresse le bas du ventre de la jeune fille en espérant qu'elle recrache l'élément qui menace de l'étouffer...

*Putain de sushi de merde* Spencer est en train de s'étouffer. Le jeune homme qui était en train de dessiner quelque minute plutôt c'est levé, d'un pas rapide il se dirige vers la jeune fille et commença à faire la méthode de Heimlich. Spencer vomit tous son déjeuner. Cette méthode est efficace, mais son problème c'est quel fait tout régurgiter.

Spencer essuie sa bouche avec un mouchoir et range celui-ci dans un sac plastique. La jeune fille se retourne pour adresser un maigre sourire à celui qui venait probablement lui sauver la vie. .

- Merci

Elle ne sait pas quoi faire... devais t-elle lui parler ? Elle sait que trop bien qu'il aime la solitude voilà plus jour qu'elle le voyait manger seul sur le toit. Spencer attrapa son sac et rangea son Bento dedans. Les yeux rivés sur le carnet posé sur le sol, elle reporta son attention sur le jeune homme .

- As-tu déjà pensé à mettre des oeuvres sur toile et les exposer, car tu as un réel talent

Pendant ses mots sont ton est resté neutre. Spencer mit son sac sur le dos et salua le jeune homme, bien décidé à ne pas l'importuner. Elle n'a pas envie de se faire jeter à la première occasion. La réputation du jeune homme lui colle à la peau comme le cambouis sur les mains après une dure journée de mécanique xD

- Au faite je m’appel Spencer, et merci encore

Elle lui fit un signe de la main et tourne les talons. Spencer se dirige vers le livre et le ramasse sans le regarder elle le tend au jeune homme. Jusqu'à présent elle ne sait pas rendu contre qu'il y avait un autre jeune homme. Celui-ci a l'air perdu dans ses pensées. En regardant mieux Spencer reconnut Aki, il est dans sa classe.

- Aki ?

Le jeune homme se retourna et regarda la jeune femme qui lui faisait face... Il la dévisagea rapidement de la tête au pied et ce souvint quand elle prononça son nom... Effectivement il l'avait déjà vu, le nom lui revint tout d'abord, Spencer et il l'a connaissait parce qu’elle était dans sa classe.

Enfin, elle était dans la classe ou il passait de temps à autre pour prouver bien évidemment qu'il était toujours en vie... Quoi de plus normal... Il se retourna doucement s'approchant d'elle les mains dans les poches. Il n'était pas froid... Pas désinvolte non plus, ce n'était pas le mot. Je pense que le seul mot qui caractérisait vraiment son état d'esprit, c'était neutre, il ne la connaissait pas, certes il avait déjà discuter quelques fois avec elle, mais de la à dire que leur relation était uniquement basée sur la vérité et la confiance mutuelle c'est exagéré...

Même s'il ne pouvait que se contredire lui même en avouant qu'elle lui plaisait bien... Elle avait l'air... Spontanée, simple et sympathique... C'est typiquement le genre de qualité qu'Aki appréciait tout particulièrement, il n'aimait pas les « tralalas » et tout les débordement inutiles que cela impliquait souvent.

Il se contenta de croiser le regard d'Etienne. Lui, par contre, n'était pas dans sa classe, il le savait seul, renfermé et très secret... Il lui ressemblait de bien des côtés même si lui était poussé a l'extrême... En effet, Aki n'avait aucun mal a se fondre dans la masse, même s'il faut avouer qu'il aimait la solitude... Et d'ailleurs, histoire de se le prouver à lui même, il fit un grand sourire a la belle blonde.

« Salut Spencer ! Sa a été le cours ? »

Il la regarda doucement, un lueur d'amusement pétillant dans ses yeux bruns presque rougeâtres. En effet, il aimait taquiner les gens aussi et le fait qu'elle soit aller en cours et pas lui l'amusait beaucoup.

Après avoir exécuté sa manœuvre, la jeune fille se mit à recracher ce qu'elle avait de coincé dans la gorge. Le jeune homme tourna le regard pendant qu'elle se remettait. Il entendit alors venir d'elle un bref:

"-Merci"

Mais Orak avait déjà commencé à regagner sa place. Il a fait ce qu'il fallait, pas besoin d'en faire plus. Il reprit alors son crayon et son carnet pour et se remettre au "travail". Mais la jeune fille semblait ne pas vouloir en finir avec lui...Elle semblait regarder son carnet avec un certain intérêt avant de lui dire:

"- As-tu déjà pensé à mettre des oeuvres sur toile et les exposer, car tu as un réel talent "

Exposer? Quel intérêt franchement? Pour finir comme son père et continuer à faire le tour du monde indéfiniment? Pas question. Ce à quoi il répondit:

"-Je n'ai pas la vocation de devenir un globe-trotter comme mon père...J'ai fait tellement de fois le tour de la terre que ça m'en donne le tournis..."

Il se remit alors à dessiner et avait déjà commencé à retirer toute attention à ce qui pouvait l'entourer...Il n'entendit même pas les derniers mots de la jeune fille:

"- Au faite je m’appel Spencer, et merci encore"

Qu'importe son prénom...Cela peut bien être Spencer ou tout autre prénom. Vu le peu d'importance que Etienne accorde aux gens, il aura vite oublié celui-ci, comme la centaine d'autres personnes qui lui aura été donné de "connaître" au cours de ses voyages. L'oubli, c'est encore le meilleur moyen qui existe pour lui pour ne pas se sentir affecté par ce que les autres lui disent. Tous les compliments ou reproches que l'on puisse lui faire rebondissent comme la lumière sur la surface d'un miroir. Il retroussa brièvement sa manche pour consulter sa montre...

-*Encore trois quarts d'heure...Et en plus le cours de mathématiques...Je vois pas l'intérêt de retrouver encore une fois cet empoté...Pour ce qu'il espère "m'enseigner" comme il dit, vaut mieux encore ne pas s'y rendre...Moins je le vois, mieux je me porte...*

La mine de son crayon continua de glisser sur un papier affichant un paysage aux allures macabres...Comme le fond de son esprit...

Spencer a du mal à qualifié le jeune homme qui venait de l’aidé. Et-il Arrogant ? Ou fait-il exprès d’être déranger ? La jeune fille leva les yeux au ciel, A quoi bon essayer de lui adresser la parole si c’est pour parler dans le vide…
Spencer lui tourne le dos et reporte son attention sur Aki. Au moins lui ne la snobe pas … elle déteste les personnes antipathiques. Quoi qu’il est pu vivre ce n’est pas une raison.

- Les cours ? Tu veux parler du moment où la moitié de la classe dormait ? ou le moment ou la sonnerie à enfin sonné ?

Spencer ponctua avec un adorable sourire. On peut pas dire que le cour d’histoire était passionnant. Elle jette un coup d’œil sur l’autre jeune homme qui s’était remit à dessiner. Quel dommage le ciel commence a s’assombrir et un gros orage éclate s’en prévenir au dessus de nos tête. La jeune fille fit un sur saut énorme tant elle s’entendait pas au grondement de l’orage. La seconde qui suit, la pluie commence a tomber a grosse goûte. Spencer commence à être tremper

- Vite faut s’abriter

Elle attrape la main d’Aki et cour var le premier abri qui se trouvait sur son passage.

Le jeune homme sourit doucement en entendant les paroles de la jeune femme. Comprenant alors qu'il avait eu bien raison de ne pas avoir été à ce fameux cours. Après tout, il fallait avouer que les cours de ce professeur n'avait pas pour réputation d'être très... Passionnant, pour ainsi dire... Ils étaient plutôt réputé pour être des cours les plus long de tout le lycée... Et pourtant y en avait déjà des longs...

Il remarqua alors le nuage d'orage. Être mouillé ne le dérangeait pas plus qu'outre mesure, mais il n'eut pas son mot à dire et ce fit tirer jusqu'à un abris, enfin dans la cage d'escalier plus exactement. Il ricana doucement devant la rapidité des réflexes de la jeune femme, il avait été a peine humidifié.

« Tu n'aime pas l'eau ? »

Il la regarda avec un air taquin avant de tranquillement s'adosser au mur, gardant la main de la jeune femme dans la sienne, sa ne lui déplaisait pas et si elle ne protestait pas, Aki ne voyait aucune raison de la lâcher.

Il la regarda doucement puis observa vers le toit la réaction d'Etienne. Ne le voyant pas revenir, il sortir en soupirant sous la pluie en lâchant la jeune femme et alla a la rencontre du jeune homme.

« Tu comptes rester dehors ? Ou tu va te mettre au chaud ? »

Il restera la planté devant lui. L'eau plaquant ses cheveux sur son visage et rendant ses vêtements plus moulant qu'il ne le fallait, dévoilant ses muscles ni trop présent ni trop peu. Une silhouette tout en finesse qu'on devinait assez robuste. Il regarda a nouveau Etienne droit dans les yeux.

« Et si tu venais avec nous plutôt que de te contenter de rester seul ? C'est plus amusant si on est plusieurs... Même si je doit avouer que je suis en très bonne compagnie déjà ! »

Il jeta un regard vers Spencer et ricana doucement.

Le jeune homme se perdait de nouveau dans ses élans artistiques, à la tendance plutôt sombre et macabre en témoigne le paysage qui prend forme sur le papier. Un esprit probablement quelque peu dérangé l'habite, mais quand on est artiste, peut-on vraiment se qualifier comme sain d'esprit? Après tout, Van Gogh s'était coupé une oreille pour l'offrir à celle qu'il aimait, Howard Phillips Lovecraft s'inspirait de ses rêves pour créer ses nouvelles horrifiques, d'ailleurs les héros de ces derniers sombraient régulièrement dans la folie, Franquin à une période dessinait des créatures informes...Donc un artiste fou de plus ou de moins, qu'est-ce que ça change? La jeune fille partie, il retrouvait la paix pour de nouveau libérer la bête artistique qui sommeille en lui, puis soudain, la pluie...

Ni une ni deux, Etienne se saisit de sa sacoche et range avec hâte son matériel à dessin avant que celui-ci ne soit trempé...Quelques éclairs éclatent dans le ciel nuageux, la pluie tombe sous forme de fines gouttes...Mais Etienne reste immobile sous cette dernière, plus encore, il semble l'admirer tel un spectacle...La mélodie douce et répétitive des gouttes qui touchent terre, la fraîcheur de l'eau qui entre en contact avec la peau...La pluie semble lui ressembler...Froide, solitaire...Il se sent à l'aise quand il pleut...Il ferme alors les yeux, comme on apprécie un morceau de musique...Puis soudain il est dérangé...

« Tu comptes rester dehors ? Ou tu va te mettre au chaud ? »

Se faire déranger de la sorte alors que son inspiration le gagne, Etienne déteste...Il ouvre alors un œil, jetant alors un regard noir sur celui qui lui parle...

« Et si tu venais avec nous plutôt que de te contenter de rester seul ? C'est plus amusant si on est plusieurs... Même si je doit avouer que je suis en très bonne compagnie déjà ! »

Contrarié par le dérangement, mais au vu de la pluie qui s'intensifie au point de faire tomber la grêle, il est en effet préférable d'aller s'abriter...Sans broncher Orak se lève et file rejoindre les deux autres personnes, mais malgré tout il cherche à se mettre un peu à l'écart, comme si on empiétait sur son espace vital...Il s'adosse au mur, jette un bref regard sur les deux autres personnes, mais le détourne bien vite, n'ayant que peu de considération pour les autres...Il jette alors un regard sur sa montre, mais n'ayant pas remarqué qu'il avait mal refermé sa sacoche, son contenu se vida par terre, son carnet à dessins s'ouvrant pile sur la page du paysage macabre qu'il dessinait tout à l'heure, avant que ne tombe la pluie...

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